Le maire de Lyon, Grégory Doucet, a interdit par arrêté municipal, une nouvelle conférence prévue jeudi 22 juin, en présence de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri.
L'accueil à Lyon de l'avocat franco-palestinien, Salah Hamouri, dans le cadre d'une table ronde autour des accords de paix d'Oslo, avait créé une polémique dont personne n'aurait imaginé qu'elle prenne une telle ampleur. Face à la gronde, Grégory Doucet avait cédé et annulé l'évènement, sommé d'agir par l'Etat.
"Risques de troubles à l'ordre public"
Cette fois-ci, l'édile écologiste a décidé de couper l'herbe sous le pied aux opposants de Salah Hamouri, en prenant un arrêté municipal interdisant une nouvelle conférence prévue jeudi 22 juin à la Bourse du travail. Justifié par des "risques de troubles à l'ordre public", l'arrêté a été pris "à la demande de la préfecture, qui jugeait l'annulation indispensable", explique la municipalité à Lyon Capitale.
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La préfecture du Rhône a précisé mardi à l'AFP que cette nouvelle décision avait été "notamment" justifiée "au regard de la polémique générée par sa venue à Lyon en janvier" et des "débordements signalés pendant et en marge des participations précédentes" de l'avocat à des conférence organisées dans d'autres villes.
Un référé liberté déposé
Les avocats parisiens de Salah Hamouri ont annoncé par communiqué avoir introduit "un recours en urgence" - un référé liberté- devant le tribunal administratif de Lyon contre la décision de Grégory Doucet. Pour rappel, l'avocat avait notamment été détenu en Israël pour complicité avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), classé terroriste par Israël, et pour avoir projeté d'assassiner un rabin, Ovadia Yossef, l'un des leaders du parti religieux d'extrême-droite, Shass.
En mars 2022, il a été placé en détention administrative, une procédure qui permet au renseignement intérieur israélien de retenir une personne sans limite de temps et sans lui notifier ce qu'on lui reproche. Le 18 décembre 2022, le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères avait par ailleurs condamné la décision d’expulsion prise à son encontre par l’Etat d’Israël, la considérant contraire au droit.