Ses courriers au ministre de l'Intérieur étant restés lettre morte, le maire de Lyon a saisi la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada), puis la justice, pour connaître le nombre de policiers nationaux à Lyon.
C’est une véritable guerre d’usure qui dure depuis près d’un an entre la mairie de Lyon et le ministre de l’Intérieur, qui s’attaquent régulièrement sur le sujet de la sécurité dans la Capitale des Gaules. Grégory Doucet y a ajouté un nouveau volet. Désireux de vérifier si Gérald Darmanin a tenu sa promesse de renforcer les effectifs de police nationale à Lyon, le maire explique avoir écrit à plusieurs reprises à la place Beauveau pour connaître le détail des effectifs policiers déployés dans sa ville.
Lire aussi : Sécurité à Lyon : les écologistes ont-ils vraiment changé de logiciel ?
En vain. Selon l’édile écologiste, ses courriers sont tous restés lettres mortes. Idem après sa sollicitation de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA), l’autorité indépendante chargée de veiller à la liberté d’accès aux documents administratifs.
Un recours devant le tribunal administratif de Paris
"Pour pouvoir mettre en place des mesures on a besoin d’avoir accès à ces données. Il y aussi eu un engagement du ministre de l’Intérieur d’octroyer 300 policiers nationaux supplémentaires à l’échelle de la circonscription de sécurité publique, ce qui fait à peu près 200 pour Lyon, il est donc naturel qu’au nom des Lyonnais je demande à ce que la preuve me soit transmise de l’augmentation de cet effectif", justifiait mercredi Grégory Doucet à la veille du Conseil municipal.
"Sur ce sujet, la transparence c’est la condition de la crédibilité et de la confiance"
Grégory Doucet, maire de Lyon
Lors de cette séance de rentrée, l’élu doit présenter aux conseillers municipaux sa décision, signée le 7 septembre, de saisir le tribunal administratif de Paris pour demander l’annulation "de la décision implicite du 30 avril 2023 par laquelle le Ministre de l’Intérieur s’est opposé à la demande du Maire de Lyon tendant à la communication de documents administratifs relatifs aux effectifs de la police nationale et aux statistiques de la délinquance sur la circonscription de Lyon". "Sur ce sujet, la transparence c’est la condition de la crédibilité et de la confiance", insistait Grégory Doucet mercredi.
La préfète assure que l'engagement a été tenu
Ce dont s'étonne, le 27 septembre, la préfète du Rhône Fabienne Buccio dans un courrier adressé au maire de Lyon et dévoilé par nos confrères du Progrès. La représentante de l'État dans le département assure ainsi que l'engagement d'augmenter de 300 le nombre de policiers dans la circonscription a été "tenu", "en plus en trois ans". Sans préciser le nombre de départs sur cette période, la préfète assure que 320 nouveaux agents sont arrivés depuis 2020 et que 20 policiers supplémentaires rejoindront la sécurité publique début novembre.
Par ailleurs, elle rappelle à Grégory Doucet les résultats "favorables" obtenus ces derniers mois dans la lutte contre la délinquance à Lyon. Ainsi, entre janvier 2023 et aout 2023, le nombre d'individus mis en cause dans des trafics de stupéfiants aurait augmenté de 22%, quand, dans le même temps, les vols avec violence auraient quant à eux baissé de 30%. À cela s'ajouterait une baisse de 35% des violences dans les transports en commun et de 27% des cambriolages.
Sur tous les sujets municipaux et métropolitains, la transparence, c’est la condition de la crédibilité et de la confiance avec les Lyonnais !