15 ème jour de grève et la température reste en dessous de zéro. A Marcy l'Etoile, à l'Ouest de Lyon, les 3000 salariés de Sanofi Pasteur subissent le chaud et le froid. Leur groupe va dégager un bénéfice de 9 milliards d'euros en 2009 selon les syndicats, mais ne propose aux salariés que 1,2 % d'augmentation en 2010. “Insuffisant !“ répond l'intersyndicale qui a déclenché un mouvement de grève le 14 décembre dernier. “Nous voulons une augmentation de 3%“.
Cyril d'Andréa, délégué CGT, participe au blocage; “Nous sommes en colère : le groupe va dégager un bénéfice record jamais atteint dans l'histoire de l'entreprise et la direction procède à la plus faible augmentation depuis la création du groupe“. Malgré le froid et la neige, l'entreprise est bloquée jour et nuit par des grévistes motivés. Plus aucune commande ni matériel ne sort ou n'entre. L'Assemblée Générale réunit plusieurs centaines de salariés depuis le début du conflit: 600 à 700 personnes, avance le délégué CGT sans que nous ne puissions vérifier. Dans son bureau de Marcy, André Dupont, le directeur d'établissement ne répond à aucune sollicitation de la presse et laisse son directeur des ressources humaines dialoguer avec les syndicats. Les fraîches températures et la neige viendront peut-être à son secours en décourageant les grévistes.
Une chaîne de soutien à la grève se met en place. Des habitants, voisins du site apportent nourriture et bois pour les grévistes. Des cabanes chauffées par des braséros de fortune ont été érigées aux différentes entrées. Dans cette ambiance bonne enfant les langues se délient. Les salariés se retrouvent autour du feu et jouent aux cartes avec les collègues qui d'habitude communiquent par mails et téléphone. Et si cette grève faisait tomber les cloisons et enfonçait les portes sécurisées de Sanofi Pasteur ?
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