À l’appel des syndicats, les enseignants de Lyon étaient en grève ce jeudi. Ils ont manifesté dès 14 heures afin de dénoncer les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement et le "mépris affiché" pour la profession.
Les quelques gouttes de pluie n’ont pas découragé les plus de 2 500 enseignants à manifester ce jeudi après-midi à Lyon. Alors que dans l’académie lyonnaise, le ministère de l’Éducation nationale recensait 19 % d’enseignants en grève, le rendez-vous était donné à 14 heures sur la place Guichard (3e arr.) pour défiler contre les baisses de moyens et d’effectifs, mais aussi pour demander la démission de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra.
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Une cinquantaine de lycéens étaient également présents en tête de cortège afin de protester contre la nouvelle réforme de Parcourup.
Dénoncer "un ras-le-bol général"
Alors que la manifestation s’élance dans la rue de Vendôme (3e arr.) sous le slogan "Macron, Attal et Oudea Castera, et hop, tout ça à la poubelle", les enseignants présents ce jeudi dénoncent "un ras-le-bol général", comme Nathalie, enseignante en école primaire à Saint-Fons. "On manque de considération", explique-t-elle. "On nous enlève des moyens et on nous demande d’être toujours plus performants." Un manque de moyens que ressent également Priscille, enseignante dans le premier degré à Décines et présente cet après-midi. "L’école dans laquelle je suis tombe en ruine. Il faudrait tout refaire, le plafond tombe, il pleut dans les classes, il y a des moisissures partout et on manque cruellement de matériels, et la ville ne peut pas payer tout cela. Alors maintenant, ça suffit."
"On nous enlève des moyens et on nous demande d’être toujours plus performants."
Nathalie, enseignante dans une école primaire de Saint-Fons
Parmi les slogans scandés par les manifestants, nombreux sont ceux qui dénoncent les nouvelles mesures annoncées par le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de sa déclaration de politique générale, mardi 30 janvier, qui, selon eux, ne vont rien arranger. "On n’arrive déjà pas à faire notre boulot et à côté de ça, on nous change les programmes en faisant une priorité aux mathématiques et au français, comme ils font à chaque fois, mais on n’a pas besoin de ça. On sait faire notre travail, on veut juste des moyens pour pouvoir le faire", s’insurge encore Priscille.
Une situation qui décourage les enseignants, au point de reconsidérer leur métier. "Ce n’est pas un boulot qu’on a choisi pour le salaire, mais le fait qu’on est toujours le point d’indice gelé et bien, on ne ressent que du mépris", déplore toujours Priscille avant d’ajouter, "moi, je n’étais pas enseignante, je me suis reconvertie il y a quinze ans par choix et je le regrette. J’étais ingénieure et je pense que je vais retourner dans ce secteur."
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Les représentants reçus à 16 heures au rectorat de Lyon
Les représentants syndicaux, qui considèrent cette manifestation comme "une très grande réussite", ont été reçus à 16 heures au rectorat de Lyon par le secrétaire général de l'académie ainsi que la directrice des ressources humaines. "Nous avons remonté nos revendications et nos inquiétudes. Ils nous ont écouté, mais ont moins essayé de défendre la politique gouvernementale comme ça a pu être le cas par le passé", déclare Rindala Younes, membre du SNES-SFU.
Une réunion avec les différents représentants du SNES-SFU sera organisée ce soir afin de décider de la suite du mouvement.
Allez, on pourrait quand leur accorder 10% de ce qui est donné aux agriculteurs non?