Des étudiants en médecine seront en grève vendredi pour protester contre le projet de loi du gouvernement.
L'Association des carabins de Lyon Est (ACLE) et l'Association médicale des étudiants de l'unité Sud Ouest (AMEUSO) annoncent une nouvelle grève des externes qui se tiendra demain et qui durera a minima jusqu'à la fin de la semaine prochaine. Suite à une première grève en octobre dernier qui n'a pas suffisamment été entendue, les futurs généralistes prévoient plus d'une semaine de grève et déclarent : "si vous n'écoutez pas, nous nous opposerons plus fort."
Après un troisième 49.3, le projet de loi du gouvernement sur le budget de la sécurité sociale 2023 a été adopté. Ce dernier prévoit une réforme de l'internat pour les médecins généralistes qui se sentent lésés. Deux points majeurs posent problème. D'abord, une quatrième année d'internat. Interrogé par Lyon Capitale, Mohamed Amin Ben Kraiem, vice-président chargé de la représentation des étudiants en médecine de Lyon-Est explique : "Cela allongerait à 10 ans les études de médecine générale. Ce qui est plus élevé que nos voisins allemands ou canadiens par exemple qui ont 7 à 8 ans d'études."
"87% de la France est en désert médical"
Second point vivement critiqué, cette quatrième année devra se dérouler en priorité dans les déserts médicaux. Pour encourager les jeunes diplômés à s'installer dans les zones rurales, le gouvernement prévoit de ne conventionner que ceux qui joueront le jeu. Résultat, les patients de ceux qui resteront en ville ne pourront plus se faire rembourser leur consultation. "C'est un énorme outil de pression qui crée une médecine à deux vitesses, celle des riches et des pauvres qui n'ont pas les moyens", regrette le représentant des étudiants.
Les associations étudiantes dénoncent cette politique de répartition des médecins. Selon eux, le vrai débat est celui du numerus clausus pas assez élevé selon eux. "87% de la France est en désert médical (...) la situation est très grave. Le problème ne vient pas de la mauvaise répartition des médecins. Le problème est celui du nombre."
"La situation est très grave. Le problème ne vient pas de la mauvaise répartition des médecins. Le problème est celui du nombre"
Le moral des étudiants encore en baisse
"Nos études sont déjà trop coûteuses et trop angoissantes. Un quart des étudiants en médecine présenteront un syndrome dépressif et un tiers d'entre nous développeront des pensées suicidaires", appellent à l'aide les associations lyonnaises. Elles demandent à être écoutées, et jugent que les solutions ne doivent pas être prises sous la contrainte.
Pour aller plus loin, retrouvez l'interview complète de Mohamed Amin Ben Kraiem.
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