© Julien Barletta

Grève des étudiants en médecine à Lyon : "Blouses blanches, colère noire"

Les étudiants en médecine manifestent à Lyon jeudi 17 novembre contre la réforme de la sécurité sociale.

Ils étaient 1 200 selon les organisateurs, 700 selon la préfecture. Les étudiants en médecine ont manifesté aux côtés des médecins généralistes venus les soutenir. Ils ont protesté contre la réforme de la sécurité sociale adoptée par le gouvernement. Plusieurs points ressortent, la 4e année d'internat, l'incitation à s'installer en zone rural et les salaires des internes. Les manifestants jugent que ces mesures, censées alléger le travail des médecins et lutter contre les déserts médicaux sont contreproductives et liberticides.

Les étudiants, internes et médecins se sont rassemblés à 14h place Bellecour. C'est dans le calme qu'a débuté l’événement, les manifestants, studieux, se sont massés sur la place en ont commencé à entonner leurs chants brandissant un grand nombre de pancartes. "Médecin pas larbin", "non à la coercition" ou encore "blouses blanches, colère noire" pouvait-on entendre. Par la suite, ils ont formé une grande ronde pour simuler un "domino géant" en se tombant dessus les uns après les autres. Le cortège s'est mis en mouvement pour défiler Quai Jules Courmont. Les manifestants se sont arrêtés sur le pont Lafayette pour observer une minute de silence dédiée aux étudiants décédés ces dernières années.

Les étudiants observent une minute de silence © Julien Barletta

Une réforme sans aucune concertation

L'un des gros reproches que les étudiants font à la réforme de la sécurité sociale, "c'est que cette réforme a été faite de manière précipitée et sans nous demander notre avis", déplore Clément un manifestant. "On a le sentiment d'être méprisés par le gouvernement", ajoute Marine, appuyant les propos de son camarade. Ces futurs médecins ont l'impression qu'on se cache derrière eux pour régler tous les problèmes que peut connaître le secteur de la santé.

Autre reproche, celui de la 4e année d'internat obligatoire. Les médecins généralistes demandent que les internes reçoivent une formation, pas qu'ils servent de "bouche troue". La question des salaires est aussi abordée, "mon salaire c'est ton café", chantent les manifestants. Ils demandent des salaires "plus respectueux" et dénoncent le manque de reconnaissance quant à leur sacrifice et au coût de leurs études.

Une interne compare son salaire aux pièces d'un parcmètre © Julien Barletta

Dernière colère, celle du plan de coercition, le gouvernement compte inciter les futurs généralistes à s'installer dans les zones rurales. "Ce n'est pas ça qui va changer quoi que ce soit", se désole Marine. Les étudiants jugent que leur forcer la main c'est détruire la profession. Eux, proposent des solutions pour lutter contre le problème. "Déjà, il faudrait plus de secrétaires médicales. Les médecins sont confrontés à trop d'administratif", explique Marine. "Il faudrait plutôt nous inciter en construisant des centres avec des locaux dédiés dans les zones rurales", ajoute-t-elle.

La réforme n'a pas fini de faire parler d'elle et les internes ne comptent pas lâcher prise. "La révolte sera donc puissante, et durable, à la hauteur des enjeux.", déclarent-ils.

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