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Photo d’archives d’une grève dans l’enseignement.

Grève des profs, le SNES se justifie

Les enseignants des collèges et lycées de l'Académie de Lyon sont en grève ce lundi à l'appel du SNES et de SUD Education. Ils se réuniront à 14h place Guichard pour rejoindre à 16h le rectorat. Explications avec Jean-Louis Perez du syndicat SNES.

Lyon Capitale : Pourquoi choisir de faire grève ce lundi, alors que demain, le 7 septembre, un mouvement national contre la réforme des retraites est lancé ?

Jean-Louis Perez : Les deux grèves sont complémentaires. On parle aujourd'hui des conditions de travail, demain des retraites. Mais pour nous, c'est historique de faire grève le jour de la rentrée. Et nous avons fait le choix d'être en grève aujourd'hui pour passer un message fort au ministre. Nous sommes bien conscients que notre manifestation n'est pas unitaire et que la journée de demain (mardi) va mobiliser beaucoup de monde mais ce lundi, nous voulons défendre nos conditions de travail, qui se dégradent de plus en plus. Nous voulons protester contre le manque de formation, les suppressions de postes et la réforme des lycées.

Concrètement, quelle est la situation des nouveaux enseignants, les fameux "stagiaires" ?

Ils font leur rentrée aujourd'hui (ce lundi). Ils vont devoir assurer cette semaine 18h de cours avec 5 ou 6 classes, donc quasiment 180 élèves à encadrer et, tout cela, sans aucune formation, avec juste une journée d'accueil. Bien sûr, ces 371 nouveaux profs devraient avoir des tuteurs mais des conseils ne remplacent pas une vraie formation d'autant que, pour l'instant, seul un enseignant stagiaire sur deux a obtenu un tuteur. La situation des instituteurs stagiaires (écoles maternelles et primaires) est moins dramatique puisqu'ils bénéficieront d'une formation de sept semaines jusqu'à la Toussaint avant de se lancer.

Au niveau des suppressions de postes, de quelle manière les professeurs sont-ils impactés dans l'Académie?

Dans l'Académie de Lyon, en cinq ans, 1400 postes ont été supprimés. C'est-à-dire qu'un poste sur dix a disparu. C'est énorme. On a atteint les limites pour pouvoir assurer des cours de qualité. Maintenant, le ministre parle de diminuer les heures d'enseignement pour pouvoir supprimer plus de postes. La règle, c'est de ne remplacer qu'un départ à la retraite sur deux et de réduire le nombre de places à l'examen du CAPES. Le problème, c'est que la démographie des élèves ne baisse pas, voire augmente dans le Rhône. Ça donne des classes de 35 à 40 élèves, avec une pénurie d'enseignants.

Enfin, vous dites manifester contre la réforme des lycées. Contre quoi vous battez-vous?

Cette réforme a été mise en place à marche forcée, elle ne fixe pas de cadre national et laisse libre cours à toutes les dérives. Par exemple, les heures dédoublées en classe de seconde, fixées auparavant par le recteur à une heure par matière, seront désormais accordées par le chef d'établissement aux matières qu'il souhaite. Ou même, sur les 2 heures d'aides personnalisées par semaine qu'on doit instaurer, le gouvernement n'a donné aucune boîte à outils ; il laisse ça à l'appréciation de chacun. Le risque, c'est qu'émergent des lycées à plusieurs vitesses, que naissent des lycées d'élite et ce n'est pas la vision qu'on a de l'éducation.

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