Les syndicats lyonnais dénoncent en choeur "une véritable machination" de la direction de la SNCF sur la communication des pourcentages d'agents grévistes.
La guerre des chiffres a commencé. En période de mobilisation, la communication est un enjeu central. La SNCF l'a bien compris, et tente de la maîtriser jusque dans les moindres détails. En interdisant par exemple aux journalistes l'accès aux gares les jours de grève, comme ce fut le cas ce mercredi.
Au terme de la première semaine de grève d'un printemps qui s'annonce mouvementé, c'est au tour des syndicats de pointer la stratégie de communication de la direction du rail français. Dans un communiqué commun, les antennes locales de la CGT, Sud-Rail, la CFDT et l'Unsa dénoncent une "tromperie sur les pourcentages de grévistes". "Annoncer des chiffres de grévistes entre 30 et 40 % à la SNCF relève d'une véritable machination, écrivent ces syndicats. La direction procède à différentes manipulations pour minorer les chiffres !"
En Rhône-Alpes, 40% de gréviste pour la SNCF contre 60% pour les syndicats
Ils pointent plusieurs biais statistiques. Selon eux, la direction "considère les agents en repos, congés, repos temps partiels comme étant au travail" et ne "comptabilise qu’en partie les agents qui ont cessé le travail 59 mn dans les chiffres de grève". La SNCF est accusée par les syndicats de "mentir à la population". "Elle minore le nombre d’agents ayant fait grève", écrivent-ils.
En Rhône-Alpes, 384 déclarations d'intention de faire grève ont été déposées pour la séquence du 3 et 4 avril contre seulement 310 comptabilisées par la direction, avancent les syndicats. Si bien que la SNCF peut ainsi annoncer un taux de 40% de grévistes quand les syndicats parlent de 60%, selon leur comptage.
Jointe par Lyon Capitale, la direction nationale de la SNCF, on renvoie aux chiffres publiés sur son site internet et aux infographies qui présentent le taux de grévistes au niveau national, soit 33,9% mardi et 29,7% mercredi. Sans plus d'explication.