Grèves et dégradations : les événements de mercredi (vidéo)

@ Houcine Haddouche

Pour la 5e journée consécutive, les jeunes manifestent aujourd'hui contre la réforme des retraites. Après les multiples dérapages d'hier, ce matin, un véhicule a été incendié place Bellecour. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux est arrivé à Lyon à 14h, Gérard Collomb n'a pas participé à la réunion avec les forces de l'ordre.

20h : Deux témoignages de lycéens casseurs

Valmy, lycéen à Bron auto (établissement technique) :

"Ce mercredi, c'est plutôt calme parce qu'il y a beaucoup de police. Pourquoi je suis là ? Pour sécher les cours et parce que je suis contre Sarkozy. Si on ne casse pas, il ne va pas changer son projet. Les autres manifestants, que font-ils ? Ils marchent dans la rue, et après ? Il faut du désordre social".

Mandas, lycéen à la Martinière-Duchère :

"J'ai brûlé une voiture blanche mardi, vers les Terreaux. J'ai réuni un groupe de 15 personnes autour de moi et on a retourné la caisse. Le truc c'est d'ouvrir les deux vitres et mettre le feu au siège. Ce n'est pas la première fois que je le fais. J'ai eu le temps de prendre de la monnaie. Faut bien chercher, il y a toujours une boite à surprise : du fric, des cigarettes (rires). C'est vrai que c'est pas très sympa pour le propriétaire de la voiture. Mais si on ne fait pas ça, rien ne va changer. J'ai pas envie de travailler aussi longtemps. La police a un comportement déplacé. Ils ont frappé une vieille dame".

19h10 : Sortie au compte-gouttes sur le pont de la Guillotière

La situation se calme cours Gambetta. Sur le pont de la Guillotière, les forces de l'ordre postées aux extrémités se sont rapprochées. Les policiers ont pris en tenaille les lycéens qui ont dû présenter leur carte d'identité et ouvrir leur sac pour pouvoir sortir du pont. Une opération qui s'est faite dans un calme relatif.

18h55 : 35 interpellations ce mercredi

La préfecture annonce l'arrestation de 35 personnes, chiffre arrêté à 18h15. Selon les services de l'Etat, la journée a été plutôt calme jusqu'à la fin de l'après-midi. Depuis les incidents se concentrent à cheval entre les 3e et 7e arrondissements. Plus d'une centaine de personnes parcourent le secteur.

18h45 : Un jeune se jette dans le Rhône

Un jeune a sauté du pont de la Guillotière pour échapper aux forces de l'ordre. Il a regagné les berges à la nage et a pu échapper à son arrestation. De la gare Jean Macé à Saxe Gambetta, les voitures sont à l'arrêt sur l'avenue Jean-Jaurès (Lyon 7). Avec la fermeture de la station de métro Saxe Gambetta, de nombreuses personnes qui se rendent au stade de Gerland pour le match OL-Benfica (coup d'envoi à 20h45) sont obligées de s'y rendre à pied.

18h15 : Les incidents se multiplient à Saxe-Gambetta

Les incidents se poursuivent cours Gambetta. Une voiture des TCL, stationnée sur le bord de la chaussée, a été fracassée. En réaction, une trentaine de CRS chargent. Une centaine de manifestants sont bloqués sur le pont de Guillotière, cernés par les forces de l'ordre. Rue de la Part-Dieu, les CRS ont tiré à l'aide de flash-balls.

17h45 : Des casseurs fracassent des voitures à Gambetta

Scènes de guérillas cours Gambetta. Des casseurs s'en prennent aux véhicules arrêtés au feu. Alors que leurs occupants sont à l'intérieur, des manifestants marchent sur leur auto, cassent les pare-brise et les rétroviseurs. On ignore s'il y a des blessés. Un bureau de tabac a été pillé, situé entre Guillotière et Saxe-Gambetta. D'autres groupes remontent la rue Vendôme, en direction de la place Guichard.

17h15 : Feyzin bloqué jusqu'à vendredi

200 salariés de la raffinerie de Feyzin ont voté la poursuite de la grève cet après-midi, ils ont reconduit leur mouvement jusqu'à vendredi. Conséquence, la raffinerie Total est à l'arrêt. "Il n'y a plus d'expéditions de produits, les personnels assurent la maintenance et la sécurité minimum", a précisé Michel Lavastrou, délégué CGT. Sur place, les personnels grévistes organisent des piquets de grève et reçoivent la visite d'autres salariés "en lutte", des cheminots, des routiers, des étudiants, des salariés de Rhodia, etc. Vendredi, une nouvelle assemblée générale est prévue pour voter sur la suite à donner au mouvement.

16h55 : "Sa visite peut mettre de l'huile sur le feu"

Réactions mitigées après la visite de Brice Hortefeux rue Victor-Hugo. Une passante, Emilie, 27 ans lâche : "sa visite ne sert à rien mais ça peut mettre de l'huile sur le feu". Joy est vendeuse à Tie Rack, une boutique vandalisée hier. Elle n'a pas reçu la visite du ministre mais ne lui en veut pas. "Il ne peut pas faire tous les magasins. Au moins, il est venu voir de lui-même ce qui s'est passé". Elle se remet des événements d'hier. "J'étais dans le magasin avec des clientes quand ils ont cassé les vitres et sont rentrés. On a poussé une armoire pour se protéger".

16h30 : Quelques heurts à St-Jean

Un groupe de jeunes a investi St-Jean. Sur le trajet de Bellecour vers le Vieux-Lyon, ils ont dégradé des cabines téléphoniques, des vitres d'un 4X4, un abribus et légèrement la vitrine d'une boutique du quartier. "Ce sont des Gones, certains ont à peine douze ans", raconte notre journaliste. Les forces de l'ordre bloquent l'accès au pont Bonaparte. "Ils jouent au chat et à la souris". Une dizaine de camions de CRS sont partis du tribunal rue Servient direction le centre ville.

16h : Actions à l'aéroport St-Exupéry

Des syndicalistes ont mené en fin de matinée une opération à l'aéroport St-Exupéry. Ils étaient près de 500, selon les organisateurs, 50 selon la direction de l'aéroport. "On radicalise notre mouvement comme on ne nous entend pas", argue Anthony, CGT. Les militants sont partis de Pusignan, stoppés à un rond-point à la sortie de la commune par les forces de l'ordre. Mais ils ont forcé le barrage et ont rallié à pied le rond-point d'entrée de St-Ex. Leur opération, commencée à 11h30, s'est achevée à 14h30. "On a reçu un bon accueil de la part des gens. Notre but, ce n'était pas d'empêcher les gens de partir en voyage", explique Anthony. Il raconte que les forces de l'ordre étaient plus là pour leur propre sécurité que pour aller à l'affrontement. Ce leader CGT annonce que d'autres actions sporadiques seront menées, comme cet après-midi dans des dépôts TCL.

15h35 : Brice Hortefeux passe 10 minutes avec les commerçants de la rue Victor-Hugo

Le ministre de l'Intérieur est resté dix minutes avec les commerçants de la rue Victor-Hugo, victimes lundi d'importants pillages et saccages dans leurs commerces, à l'occasion des manifestations de lycéens. Brice Hortefeux s'est rendu chez Collector Shoes, Micromania et Côte à Côte notamment.

15h30 : Collomb furieux contre Hortefeux

Gérard Collomb est reparti en colère de la réunion de travail organisée par Brice Hortefeux, en début d'après-midi à l'Hôtel de Police. Manifestement, il n'a pas apprécié la mise en scène orchestrée par le ministre de l'Intérieur. "Le ministre de l'Intérieur a décidé de venir à Lyon, pour ce que je croyais être une réunion de crise. Je regrette que le Ministre ait souhaité en faire une opération de communication. Ce n’est pas ma conception des rapports qui doivent exister entre le Maire d’une grande ville et le Ministre qui a à gérer l’ordre public, surtout quand celui-ci est gravement troublé". Le maire souligne qu'il a demandé à la police municipale de travailler "en étroite coopération avec la police nationale et les autorités judiciaires". "C’est grâce au centre de supervision urbaine de Lyon, service municipal, qu’en temps réel, des images ont été transmises, à la police nationale", explique-t-il. "Nos concitoyens viennent de vivre des moments difficiles. Cela mérite mieux que de petites opérations politiciennes", conclut Collomb.

15h20 : Hortefeux arrive rue Victor Hugo

Le ministre de l'Intérieur a quitté l'hôtel de police de Lyon avec deux minibus de journalistes dans son sillage, direction la rue Victor Hugo. Michel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire, Philippe Cochet, député maire de Caluire, président de la fédération UMP du Rhône et le préfet du Rhône, Jacques Gérault l'accompagnent.

14h45 : Important service d'ordre à Bellecour et rue Victor Hugo

Une dizaine de camions de CRS, une voiture de la Brigade anti-criminalité et plusieurs voitures de police tournent actuellement autour de la Place Bellecour. Les jeunes manifestants et casseurs ont déserté le secteur pour se rendre au tribunal. Seuls quelques uns essaient de s'aventurer rue Victor Hugo, ils sont systématiquement fouillés par les gendarmes mobiles. Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur est attendu rue Victor Hugo en milieu d'après midi.

14h35 : 200 jeunes manifestent devant le tribunal rue Servient, quinze interpellations

200 jeunes partis de Bellecour à 14h manifestent devant le tribunal de grande instance de Lyon. Ils font face aux CRS qui les empêchent d'entrer. Quelques pierres sont lancées. Les forces de l'ordre auraient procédé à une quinzaine d'interpellations. Les jeunes demandent la relaxe des jeunes qui passent en comparution immédiate cet après-midi dans le cadre des dégradations commises à Lyon depuis lundi.

14h : Hortefeux à l'hôtel de Police, sans Collomb

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, est arrivé à l'hôtel de Police de Lyon pour une réunion de travail sur les violences urbaines. Le maire de Lyon, Gérard Collomb, s'est ég

alement rendu sur place, mais il n'a pas participé à la réunion avec les forces de l'ordre. Il est reparti "un peu vexé", selon notre journaliste présent sur place. Le ministre et les journalistes se rendront ensuite en minibus rue Victor Hugo pour rencontrer les commerçants pillés hier.

13h15 : La Part-Dieu sous surveillance

Une vingtaine de cars de CRS stationnent actuellement devant la tour Oxygène à la Part-Dieu.

@ Houcine Haddouche

12h55 : 60 arrestations ce matin

Le ministre de l'intérieur vient de faire savoir qu'il y avait eu une soixantaine d'arrestations ce matin place Bellecour. Brice Hortefeux qui a annoncé son intention de se rendre dans le quartier cet après midi, notamment rue Victor Hugo auprès des commerçants dont les boutiques ont été pillées hier, après son point presse à l'Hôtel de police à 13h50.

12h30 : Charge de CRS place Bellecour

Devant Pizza Pino, les gendarmes mobiles auraient chargé sur les jeunes réunis place Bellecour, on dénombrait entre 100 et 500 jeunes.

12h05 : Brice Hortefeux est annoncé à Lyon

La préfecture du Rhône communique en urgence, le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux est annoncé à Lyon à l'Hôtel de Police à 13h50 dans le cadre des émeutes urbaines. Il sera accompagné par Michel Mercier, ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire.

12h : Blocage du dépôt de la Banque de France à Lyon 7e.

150 syndicalistes, étudiants, cheminots et routiers ont bloqué mercredi matin le dépôt de la Banque de France à Jean Macé (Lyon 7è.). Ils ont empêché les convoyeurs de fonds de venir s'approvisionner en billets de banque pour remplir les guichets automatiques de la ville.

10h45 : Le maire de Lyon réagit

Gérard Collomb a écourté son voyage en Asie pour rentrer à Lyon précipitamment. Ce matin, il a donné une conférence de presse en mairie et promis de se rendre sur le terrain cet après-midi voir les commerçants de la rue Victor Hugo notamment.

"Je condamne fermement les actes de violences et de pillages qui ont eu lieu hier. Individuellement les forces de l'ordre ont agi de manière précautionneuse, de manière à ce qu'il n'y ait pas d'incidents graves malgré la difficulté de leur situation. Celles et ceux qui ont été arrêtés l'ont été à bon escient, on le verra dans les jours qui viennent. J'espère que la justice aura la plus grande fermeté à leur égard. Il n'est pas possible de casser et de se livrer aux pillages, et de dire qu'on fait cela au nom de quelques idées que ce soit. La réforme des retraites n'a rien à voir là-dedans, elle n'est qu'un prétexte".

Sur les responsabilités de la mairie : "Les services de la propreté notamment ont travaillé dur pour enlever les poubelles et les conteneurs à verre depuis ce matin en Presqu'île. Je salu

e leur travail et celui des agents des TCL qui arrêtent les bus et les métros avant d'arriver en Presqu'île".

Sur les syndicats : "La situation est suffisamment grave pour que chacun prenne ses responsabilités, les organisations syndicales d'abord. Il n'y a rien à voir entre leur combat et les scènes de pillage qui ont eu lieu hier. J'ai particulièrement apprécié la phrase de François Chérèque (sec. Gén. CFDT) 'c'est notre responsabilité de lancer un appel au calme, ne cédons pas à la provocation. La jeunesse dans la rue, ce n'est pas la violence". Je fais mienne la phrase de Chérèque".

Comme le préfet, Gérard Collomb appelle aussi les parents des lycéens à prendre leur responsabilité et à retenir leurs enfants chez eux si ces derniers ont comme intention de partici

per à la guérilla urbaine.

Sur les causes des violences urbaines : "Cela participe du même phénomène que celui qui lance les jeunes dans le gangstérisme, comme on a pu voir des braquages à l'arme lourde récemment au centre-ville de Lyon".

Le maire de Lyon pointe aussi l'absence de police de proximité : "Dans un certain nombre de quartiers, on n'a pas fait le nécessaire, ne serait-ce qu'en terme d'information policière. Aujourd'hui, on a peut être moins une connaissance profonde des quartiers".

Pour le maire de Lyon, la solution passe par "la mixité sociale" et "la rénovation des quartiers".

Une vidéo est disponible sur Dailymotion

11h45 : Témoignage de jeunes

A Bellecour ce matin, notre journaliste a recueilli des témoignages auprès de la

centaine de jeunes présents sur place. Ils sont venus pour en découdre une nouvelle fois avec les forces de l'ordre :

"Les policiers ont tout bloqué, tout encerclé. Il ne se passera rien, sauf s'ils tirent,moi je pense qu'ils sont prêts à tirer", racontait un jeune de Saint-Fons.

"Il faut leur montrer qu'on est capable de faire des choses, je vois que le pays est en train de changer, on est plus vraiment en démocratie, il faut montrer que le peuple est capable de se révolter", Yanis.

11 h : incendie d'un camion rue Edouard Herriot, le GIPN et l'hélicoptère de la gendarmerie sont sur place

Après l'incendie d'un camion rue du président Herriot peu avant 11h (voir photo de Une), probablement le fait d'un jet de cocktail molotov, les gendarmes mobiles blo

quent tous les accès nord à la place Bellecour depuis 11h30. Entre 100 et 150 jeunes sont toujours sur place. "C'est la guerre , indiquait il y a quelques minutes l'un d'entre eux à notre journaliste, mais il y a beaucoup moins de monde qu'hier ", reconnaissait-il. Les gendarmes mobiles ont fermé l'accès aux rues de la République, de la Barre, du président Edouard Herriot et Gasparin à proximité de la place Bellecour. L'hélicoptère de la gendarmerie et le camion du GIPN sont sur place.

9 h : 800 policiers sur le terrain

Alors que 500 policiers étaient mobilisés mardi au centre-ville de Lyon, "quatre unités supplémentaires de force mobile [sont] déployées ce mercredi, soit entre 700 à 800 forces de l'ordre " a indiqué Jacques Gérault, préfet du Rhône. Nos envoyés spéciaux, présents place Bellecour, ont déjà recensé plus d'une dizaine de camions de CRS positionnés au sud de la place Bellecour, près de la rue Victor Hugo. Les gendarmes mobiles évoluent par groupes de 3 ou 4 et le camion du GIPN est garé près de la rue de la Barre depuis ce matin. A 10h, il faisait face à une centaine de jeunes lycéens, mais tout était calme. Aucun débordement non plus n'était à signaler rue de la République, des Terreaux à la place Bellecour.

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