Ce mercredi, une nouvelle manifestation s'est tenue dans les rues de Lyon. Aucune interpellation n'a été menée mais un manifestant a été blessé.
"Ça fait des années que l'on bafoue la démocratie. La violence sur les biens ? C'est pour faire réagir, on sait que ça ne règlera pas les problèmes." Vincent, 37 ans est en études de comptabilité. Il était parmi les premiers à converger sur la place des Terreaux ce mercredi 22 mars au soir.
Comme lui, plusieurs centaines de manifestants ont formé un premier cortège constitué pour la plupart de jeunes, parsemé de quelques têtes grises. La foule s'est dirigée dans un premier temps dans les pentes de la Croix-Rousse, dans le calme hormis quelques feux de poubelles, les forces de l'ordre se tenant à distance.
Un manifestant blessé
"Lyon, soulève toi !", "ACAB", "Nous aussi on passera en force", chantent les manifestants avant de rejoindre la rue de l'Annonciade en direction de Croix-Rousse. Une bouteille vole en direction des forces de l'ordre, qui répliquent par deux tirs de lacrymo, dont un tiré à l'aveugle en direction de la rue de Flesselles ayant, selon plusieurs témoignages, atteint la clinique Saint-Charles.
Un manifestant, pris en charge par plusieurs street-médic, présente une plaie au nez et plusieurs hématomes. Selon ses propos, il aurait reçu "une grenade", impossible de confirmer la provenance du projectile l'ayant blessé. "Il y a eu une escalade dans le maintien de l'ordre depuis jeudi, juge quant à lui Vincent, présent tous les soirs depuis le déclenchement du 49.3. Le gazage c'est devenu automatique et sans sommation." "Samedi, les chiens ça faisait beaucoup, le gazage c'est pareil, ils veulent décourager, lance un membre du collectif des street-médics. On est plutôt épargnés sur les interpellations massives, les deux médecins arrêtés la semaine dernière s'en sont logiquement sorti."
Des groupes dispersés et fuyants
Ce mercredi, les forces de l'ordre sont en permanence restés à bonne distance, faisant usage à du multiples reprises de gaz lacrymogène, comme place de la République en fin de manifestation où au moins quatre tirs ont été effectués sur la centaine de jeunes encore dans la rue. "L'objectif est d'empêcher les dégradations", explique-t-on à la préfecture.
La soirée s'est résumée à un jeu du chat et de la souris entre la Croix-Rousse, Terreaux, le 6e arrondissement et les environs de la place Bellecour. Loin des commentaires médiatiques les présentant comme des factieux, les manifestants étaient en majorité dans les rues pour crier leur colère, fuyant à chaque tir de lacrymogène et rebroussant chemin devant chaque cordon de CRS. Tout au plus ont-ils dégradé des abris-bus, des panneaux publicitaires et tagué des murs, le fait de quelques individus de tête de cortège.
Aucune interpellation n'a été menée, rapporte la préfecture, pas de blessé chez les forces de l'ordre non plus.
La photo du haut a été prise au bas du jardin des plantes, angle Annonciade/Carmélites Lyon 1°. 2023, la start Up Nation en baskets !
L'utilisation du mot "gazage" me dérange énormément.
Pour moi ce terme fait référence aux 2 guerres mondiales de manière certes différentes mais qui ont conduit à tuer des personnes dans les 2 cas.
Pour la première, ce sont les militaires qui ont été surtout touchés. Personnellement mon grand père est décédé des suites de ces gazages certes après son retour de la guerre mais il a laissé mon père et ma tante orphelins alors qu'ils n'étaient que des adolescents.
Pour la seconde chacun connait l'horreur des chambres à gaz
J'ai manifesté à plusieurs reprises dans ma vie et je connais le caractère désagréable de ces gaz lacrymogènes.
Sincèrement comment peut on dire que les forces de l'ordre procèdent au "gazage" des manifestants.