Contrairement à ce que le maire de Chassieu avait demandé, Orange ne négociera pas l'implantation d'une antenne-relais, troisième génération, en terre chasselande. C'est le début de la bagarre entre les riverains, soutenus par la mairie, et l'opérateur.
Un mât de 18 mètres de haut supportant trois antennes relais. Voilà ce qui devrait bientôt pousser non loin de l'école des Tarentelles à Chassieu, en plein cœur d'une zone pavillonnaire. Dans un courrier parvenu ce lundi 2 novembre à Alain Darlay, maire de Chassieu, l'opérateur de téléphonie mobile, Orange, annonce refuser toute alternative à l'implantation d'une antenne-relais, de la technologie 3G, au 29 chemin de La Grange à Chassieu.
La mairie avait pourtant demandé la suspension des travaux débutés en juillet. Fin août, les élus avaient exigé un temps de concertation sur le projet afin de permettre la discussion d'alternatives avec tous les acteurs concernés. Après deux mois de dialogue impossible, Orange y met un terme en expliquant : "Nous avons étudié avec attention toutes vos propositions (d'autres sites). Toutefois, aucune ne répond à nos besoins de couverture. En effet, la prévision la plus optimiste (...) permet de couvrir seulement un peu moins de 20% de l'objectif visé. Dans ces conditions, nous ne pouvons malheureusement valider aucune de vos propositions" et conclut sur la "reprise prochaine" des travaux d'installation de l'antenne.
Le courrier de trop
Alain Darlay, très impliqué depuis le début de l'affaire en 2008, s'attaque à la forme. "Ce courrier a été expédié en envoi économique. Quel mépris! Une fois de plus, ils se fichent de nous. D'autant que ce document était connu de tous avant même qu'il me soit remis...", confie-t-il au Progrès (31 octobre). Il ne comprend pas la décision "cavalière" d'Orange de sortir du processus de concertation.
Le président de l'association de riverains Chasseland'Tenne, Patrick Canivez, lui, interroge le bien fondé de cette antenne qui dépassera de près de 9 mètres les habitations et émettra à moins de 30 mètres de deux écoles. Pourquoi mettre cette antenne-relais en zone résidentielle ? "Il y a un vide de couverture. Même si la technologie 2G passe plus ou moins bien, il y a un déficit dans cette zone. Et parallèlement, on arrive sur la commune de Chassieu à une saturation des antennes 2G", affirme Stéphane Pénin pour Orange. "Nous, on a des gros doutes. On n'a aucun moyen de vérifier comment les mesures sur les 4 sites alternatifs proposés par le comité de concertation ont été faites. On n'a pas de rapport, tout est opaque," rétorque Patrick Canivez.
Bataille juridique programmée
"Beaucoup de gens sont fatigués de cette situation", affirme le président de Chasseland'Tenne, "mais s'il faut, on ira en justice. Moi, je me bats pour les enfants qui vont être soumis aux ondes dans leur école et la nuit chez eux. Il existe un risque pour eux." Pourtant, selon le dernier rapport de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire, de l'environnement et du travail), il n'y a pas de risques sanitaires liés aux antennes-relais. Derrière cette affirmation, l'Afsset soulève quelques points inquiétants et préconise tout de même un abaissement des seuils d'émission d'ondes électromagnétiques. Un espoir pour les chasselands? Le prochain comité de concertation sera le mardi 3 novembre. "On décidera de la suite à donner à ce courrier, et cette fois-ci, le personnel d'Orange n'est pas le bienvenu", annonce Patrick Canivez.
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