Guerre des gangs de Grenoble : qui est derrière le sniper de la prison de Varces ?

JUSTICE - Le procès qui s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises du Rhône constitue l'épilogue de cette guerre des gangs de Grenoble qui a ensanglanté la préfecture de l'Isère. En 2007 et 2008, deux clans rivaux ont compté leurs morts sur fond de règlement de comptes en série. Ce dernier procès aurait dû avoir lieu en avril 2012. Mais le sniper présumé, Marcel Egea, s'est suicidé dans sa cellule de la maison d'arrêt de Corbas le matin de l'ouverture de son procès.

En 2008, alors que deux gangs rivaux grenoblois comptent les morts et que les règlements de compte ensanglantent la ville, un cas unique dans les annales criminelles va se jouer à la prison de Varces. Le 28 septembre 2008 peu avant 17h, Sghaïr Lamiri, 29 ans, est abattu dans la cour de promenade de la maison d'arrêt de Varces.

Un sniper embusqué sur une colline à l'extérieur de la prison venait de le tuer de cinq balles d'un fusil de chasse à lunettes, blessant grièvement du même coup Nordine Aguaguena, un co-détenu de Lamiri qui tentait de lui porter secours. Aguaguena était en préventive pour trafic de stups. Lamiri, lui, purgeait une peine de huit ans pour braquage.

Ce jour-là, c'est jour de malchance pour le sniper. Son nom ? Marcel Egea, 58 ans. Il descend de la colline pour récupérer sa moto mais deux gendarmes qui passaient par là par hasard avaient repéré son véhicule et découverts qu'il était volé. Ils décident de planquer et tombent sur Egea en tenue de camouflage et sa carabine encore chaude. Quatre après, Egea ne répondra pas à ses juges. Il s'est donné la mort le 27 avril 2012 au petit matin juste avant que son escorte ne le conduise au palais de justice de Lyon où devait se tenir son procès. L'examen de ce règlement de comptes inédit en France avait été renvoyé par la cour d'assises.

Se juge donc à partir d'aujourd'hui les commanditaires présumés de l'assassinat de Sghaïr Lamiri. Mourad Bouziane, Jean-Louis Sobredo et Laurent Ubaud comparaîtront dans le box des accusés.

(Vu de la colline surplombant la cour de promenade de la maison d'arrêt de Varces)

Le 28 avril 2007, Mourad Bouziane échappe à un guet-apens à Champagnier dans les montagnes autour de Grenoble lors duquel un commando lourdement armé a assassiné Ali Khadraoui. La PJ de Grenoble détient alors des renseignements imputant la responsabilité de ce guet-apens à Sghaïr Lamiri. Mais Mourad Bouziane clame son innocence et nie être le commanditaire de l'assassinat de Lamiri. Sobredo et Ubaud comparaissent pour recel de bien provenant d'un crime. Les débats vont durer 15 jours.

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