Après les offensives perpétrées par la Russie sur le sol ukrainien, la communauté ukrainienne de Lyon est sous le choc. Rassemblée ce jeudi soir, 24 février 2022, sur le parvis de l’Opéra en face de l’hôtel de ville, elle peut compter sur le soutien des Lyonnais, des élus locaux, et des ressortissants d’autres pays de l’Est. (photo : Loris Lacroix)

Guerre en Ukraine : à Lyon, la diaspora ukrainienne se mobilise "pour la liberté", reportage

Après le début des offensives perpétrées par la Russie sur le sol ukrainien, la communauté ukrainienne de Lyon est sous le choc. Rassemblée ce jeudi soir, 24 février 2022, sur le parvis de l'Opéra en face de l'Hôtel de ville, elle peut compter sur le soutien des Lyonnais, des élus locaux et des ressortissants d'autres pays de l'Est.

En début de soirée, quelque 300 personnes se sont réunies ce jeudi 24 février sur le parvis de l’Opéra de Lyon dans le 1er arrondissement pour soutenir le peuple ukrainien. Tandis que des drapeaux ukrainiens, français ou européens, sont érigés au sommet de l'Hôtel de ville, des messages condamnant l'offensive menée par les forces russes dans la nuit de mercredi à jeudi apparaissent dans la foule. "Je suis Russe et je suis contre poutine et la guerre" peut-on lire sur l'affiche d'Olga, jeune expatriée. Alors que les bombardements russes se sont multipliés dans toute l’Ukraine depuis jeudi matin et que les opérations terrestres se poursuivent à l'est du pays, le spectre d'une invasion totale n'a jamais été aussi grand. "C'est une catastrophe pour mon pays, pour l'Ukraine et pour le monde entier" lâche la jeune femme, accompagnée de deux amies, elles aussi originaires de Russie.

quelque 300 personnes sont venues se rassembler à Lyon pour soutenir l'Ukraine. (Photo : Loris Lacroix)

"Hier soir je me suis couchée inquiète, mais ce matin le réveil a été horrible"

Anastasia, une ukrainienne expatriée en France depuis 11 ans


Un peu plus loin, Anastasia, née en Ukraine, s'est déplacée pour ne pas céder à la panique. "Il fallait que je vienne pour rencontrer des gens, parler, sortir de tout ça. Et surtout rencontrer des Français pour les remercier de leur soutien envers notre peuple. C'est difficile de rester unis dans des moments aussi difficiles, on a tous très peur pour nos proches, nos amis", avance la jeune femme, arrivée en France il y a 11 ans. Comme beaucoup de personnes présentes ce soir-là, l'assistante de direction est inquiète pour ses proches restés au pays. "On prend des nouvelles constamment pour se rassurer. Hier soir je me suis couchée inquiète, mais ce matin le réveil a été horrible. Apprendre que la guerre est là, qu'elle a réellement éclaté...", explique-t-elle, encore sous le choc.

 

Des expatriées russes venues pour manifester contre les offensives de Poutine ( Photo: Loris Lacroix )

Soutiens venant des pays voisins

Dans le même temps, des manifestants, parmi lesquels des Lyonnais et des élus locaux, forment un cercle et brandissent des petits drapeaux. Si beaucoup de ressortissants ukrainiens se sont déplacés en ces lieux, une part importante des manifestants présents sur cette place sont issus de pays voisins. Parmi eux, Salla, une jeune actrice finlandaise, dont le pays borne lui aussi la frontière russe. Pour elle, impossible de ne pas participer à ce rassemblement. "C'est horrible, on ne veut pas de tout ça. Cette guerre n'a pas lieu d'être", se désole-t-elle. "Il faut bien entendu soutenir le peuple ukrainien, c'est l'objectif aujourd'hui. Mais je pense qu'il faut avoir une pensée pour les Russes qui n'ont pas voulu ça. Le principal responsable c'est Poutine lui seul. Il faut être conscient de ça."


" Ce sinistre individu (Poutine) voue une haine à toute la démocratie, mais plus particulièrement envers l'Ukraine, qui n'a comme seul tort, que d'avoir choisi la liberté. Poutine est venu en Ukraine pour finir le travail de Staline, et ça nous n'en voulons pas. Le monde entier doit se lever contre ce fou"

Mycola Cuzin, président du Comité Ukraine 33


Ici, le réconfort et la solidarité dominent en tout point. Au milieu des personnes rassemblées, deux femmes discutent. La première est originaire de Russie. La seconde a de la famille à Kharkiv, deuxième plus grosse ville d'Ukraine, où les bombardements ont fait rage quelques heures plus tôt. À aucun moment la discussion ne bascule dans la rancoeur ou le ressentiment. Les deux amies préfèrent se soutenir et s'accorder sur le fait que quelque chose s'est brisé cette nuit-là. Qu'elles sont dépassées par la situation. D'autres participants déploient un énorme drapeau aux couleurs de l'Ukraine. Micro en main, Mykola Cuzin, président de l'association Comité Ukraine 33, se place juste derrière et s'adresse directement aux centaines de personnes en face de lui : "Ce sinistre individu (Poutine) voue une haine à toute la démocratie mais plus particulièrement envers l'Ukraine, qui n'a comme seul tort, que d'avoir choisi la liberté. Poutine est venu en Ukraine pour finir le travail de Staline, et ça, nous n'en voulons pas. Le monde entier doit se lever contre ce fou".

La communauté ukrainienne de Lyon entonne l'hymne de l'Ukraine. (photo: Loris Lacroix)

Sa prise de parole sera suivie de près par celle du maire de Lyon, Grégory Doucet, également venu afficher son soutien en ces temps de crise. Il a notamment appelé “l’Europe à sanctionner comme il se doit la Russie” et assuré que “le soutien de la ville de Lyon s’exprimera à tous les réfugiés ukrainiens. Nous prendrons notre part”.

Aux alentours de 18h30,"L'Ukraine n'est pas morte", l'hymne national, s'arrache au bruit généré par la foule. Le chant gagne les participants et se fait entendre de tous. Dimanche, une nouvelle manifestation aura lieu sur la place Bellecour, dans le 2e arrondissement de Lyon. Le rendez-vous est fixé à 15 heures.

Une nouvelle manifestation se déroulera dimanche 27 février à Lyon, sur la Place Bellecour. (photo : Loris Lacroix )

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