Mardi 22 février, un premier rassemblement en soutien au peuple ukrainien était organisé devant le consulat de Russie à Lyon. (Photo Loris Lacroix)

Guerre en Ukraine : "La récolte de dons se fait facilement, mais c'est difficile d'envoyer des camions en Ukraine"

Au 14e jour de l'invasion russe en Ukraine, le vice-président de l'association Lyon-Ukraine, Kostiantyn Achkasov, nous raconte l'afflux de mouvements de solidarité en faveur des Ukrainiens et la peur quotidienne de sa famille qui habite Kharkiv, ville sous les bombes russes depuis plusieurs jours.

Nous l'avions rencontré dans un coworking à Lyon une semaine avant le début de la guerre. Kostiantyn Achkasov s'inquiétait des provocations du régime de Vladimir Poutine, mais n'imaginait pas qu'une guerre d'invasion de grande ampleur allait débuter quelques jours plus tard. Il pensait encore à sa future mutation professionnelle aux Etats-Unis. Ce mercredi 9 mars, au 14e jour de la guerre en Ukraine, toutes ses pensées sont fixées sur le sort terrible enduré par ses compatriotes, et plus particulièrement par sa famille qui habite dans la ville de Kharkiv, intensément bombardée par les forces russes depuis plusieurs jours.

Lui-même est allé sur place avant que les Russes ne fassent le siège de la ville. Le vice-président de l'association Lyon-Ukraine s'est rendu à Kharkiv pour ramener sa mère et sa nièce avec lui à Lyon. "La guerre a commencé le 24 février et on y était le 27. Il y avait déjà des explosions, mais pas encore de bombardements. Les Russes ne visaient encore que les installations militaires".


"Dans le train entre Kharkiv et Lviv, on nous a demandé d'éteindre nos téléphones"


Sur le chemin du retour, ils ont mis cinq jours à rejoindre Lyon. "Dans le train entre Kharkiv et Lviv, on nous a demandé d'éteindre nos téléphones. On traversait des zones actives de bataille et il ne fallait pas être repéré par les Russes. Ensuite, on a relié Lviv (la grande ville de l'ouest de l'Ukraine encore épargnée par la guerre) à la frontière polonaise en voiture et en taxi. On a marché trois kilomètres avant la frontière et on a attendu 12 heures sous la neige pour entrer en Pologne", témoigne Kostiantyn.

Une partie de sa famille est toujours à Kharkiv. Ils endurent des conditions dramatiques. "L'hôpital où était ma mère a été bombardé. Il y a des destructions terribles. Dans le centre-ville, un habitant que je connais a vu toutes ses fenêtres exploser à cause de l'onde de choc d'une explosion. Il n'y a plus d'électricité, ni de chauffage dans certains quartiers. Les gens se réfugient dans les caves toutes les 2-3 heures pour se protéger des bombardements. C'est de la survie".

Kosta et sa mère ont réussi à quitter Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine.

Cinq camions sont déjà partis de Lyon

Désormais, depuis Lyon, Kostiantyn coordonne les opérations humanitaires menées par l'association Lyon-Ukraine. "On reçoit énormément d'appels en ce moment. La récolte de dons se fait très facilement, mais c'est plus difficile d'envoyer ensuite des camions en Ukraine. On en a déjà envoyé cinq et d'autres devraient partir ce weekend".

Les premiers réfugiés ukrainiens arrivent également dans la métropole lyonnaise. "On a eu plusieurs dizaines de réfugiés qui sont arrivés tous récemment. Normalement, leur demande doit passer par la préfecture, mais ce n'est pas encore organisé. L'avantage pour les Ukrainiens, c'est qu'ils peuvent recevoir le statut de protection temporaire qui leur permet d'avoir accès gratuitement à des soins de santé, à un logement...".

Comme chaque dimanche désormais, une manifestation pour la paix en Ukraine sera organisée sur la place Bellecour à 15 heures le 13 mars.

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