À peine sorties de la crise Covid, les entreprises régionales doivent composer avec les conséquences de la guerre en Ukraine sur le prix de l’énergie ou leurs approvisionnements.
Qu’il se nomme domino ou papillon, l’effet de l’invasion russe en Ukraine commence à se ressentir sur l’économie régionale. La guerre économique qui ne dit pas son nom et qui se joue entre le bloc occidental et la Russie de Vladimir Poutine brouille la reprise post-Covid. Les sanctions, embargos ou contre-embargos ont une incidence directe sur les entreprises françaises. La Russie et l’Ukraine ne sont pourtant pas, pour l’économie régionale, comme nationale, des partenaires commerciaux majeurs. Le marché russe ne pèse qu’à hauteur de 1,3 % dans les exportations des entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes (750 millions d’euros). La balance commerciale est d’ailleurs positive : 250 millions d’euros de produits importés. Mais les multiples conséquences du conflit outrepassent ces ordres de grandeur encourageants.Le gaz et le pétrole flambent
L’invasion de l’Ukraine s’est traduite par une flambée mondiale du prix de l’énergie. La hausse du prix de l’essence touche les particuliers comme les entreprises. “Le coût du fret maritime a été multiplié par dix. Une ETI (entreprise de taille intermédiaire) qui transforme des matières premières importées avant de les revendre à un autre industriel va voir ses coûts flamber”, avertit Pascal Le Merrer, économiste et organisateur chaque automne des Journées de l’économie à Lyon. Les transporteurs routiers subissent la hausse de l’essence de plein fouet et vont être amenés à répercuter l’augmentation des prix à la pompe et ainsi renchérir le coût des produits. Cette même cause produit des conséquences identiques pour les agriculteurs. Les industriels sont eux directement confrontés à une conséquence propre à la Russie : la hausse du prix du gaz. “Les boîtes seront dans le dur cet hiver. Aujourd’hui, nous avons six mois de réserve stratégique de gaz. L’industrie lourde en consomme beaucoup, car c’était, historiquement, l’énergie la moins chère. Dans le secteur du BTP, certaines entreprises hésitent aussi à accepter des chantiers éloignés à cause du coût de l’essence”, rapporte François Turcas, ancien président de la CPME en Auvergne-Rhône-Alpes. “Nous avons une flotte de 2 000 véhicules qui roulent tous les jours. L’impact devrait se chiffrer entre un et deux millions d’euros pour nous. Ça va peser sur nos marges”, redoute Guy Mathiolon, président de Serfim, une entreprise de travaux publics.Il vous reste 74 % de l'article à lire.
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