Le gymnase Chanfray à Lyon occupé par environ 80 femmes et enfants. (Photo Jamais sans toit)

Gymnases évacués à Lyon : "Qu'il ne nous soit pas fait de procès" tance Sandrine Runel

Ce jeudi en conseil municipal, l'opposition a déploré la méthode du maire de Lyon et de son adjointe aux solidarités après les évacuations de deux gymnases occupés par des femmes et enfants sans-abri.

Mercredi 22 mai, à peine deux semaines après l'évacuation du gymnase Dargent, la Ville de Lyon a sollicité l'intervention des forces de l'ordre pour procéder à l'expulsion du gymnase Louis Chanfray, dans lequel environ 80 personnes, dont des femmes et des enfants à la rue, ont trouvé refuge, accompagnées par le collectif Solidarité entre Femmes à la rue. Une deuxième évacuation qui a suscité l'ire des associations et notamment du collectif Jamais sans toit, acteur historique de la lutte contre le sans-abrisme à Lyon considérant que la Ville de Lyon avait "perdu son âme".

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"Qu'il ne nous soit pas fait de procès lorsque certains préfèrent la méthode du coup de force"

"Depuis 2020, la Ville de Lyon a engagé des moyens inédits", a de son côté rappelé le maire Grégory Doucet, considérant, comme son adjointe l'avait exprimé quelques jours plus tôt, que "la méthode" employée par les collectifs ne permettait pas d'accueillir ces personnes vulnérables dans des conditions acceptables. "Les associations (Samu social, etc., Ndlr) sont d'ailleurs amenées à décliner les interventions dans de telles conditions", a-t-il poursuivi.

"Vous défendez des actions radicales de militants telles que des blocages de routes et des jets de peinture sur des tableaux, mais vous vous offusquez et employez la force lorsque des femmes et enfants se réfugient dans un gymnase. Vous avez été mis face à vos contradictions", a lancé Delphine Borbon du groupe Pour Lyon. Appuyée par l'ancien maire de Lyon, Georges Képénékian qui a déploré le manque de coordination avec les acteurs de terrain : "Vous abimez l'image de Lyon en tant que ville responsable et dont la parole doit être respectable", a-t-il lancé.

"Je le dis, non, nous n'avons pas perdu notre âme", a de son côté réaffirmé Sandrine Runel, adjointe PS en charge des solidarités. Et d'attaquer de nouveau frontalement la méthode des collectifs : "La Ville de Lyon n'a pas à rougir de ses décisions. Qu'il ne nous soit pas fait de procès lorsque certains préfèrent la méthode du coup de force en s'introduisant dans un gymnase. Nous devons rappeler chacun à ses responsabilités et tout d'abord l'Etat." La Ville de Lyon a notamment attaqué l'Etat en justice pour ses lacunes sur l'hébergement d'urgence.

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