Ce mardi, à la veille du triste 6e anniversaire du début du conflit syrien, Handicap international a lancé à Lyon sa campagne internationale contre les bombardements des civils en Syrie. L’ONG a installé, le 14 et 15 mars place Bellecour, une exposition photo qui rend hommage aux victimes de guerre.
1 million de blessés et près de 40 000 à 60 000 amputés, telles sont les conséquences du conflit syrien qui dure depuis 6 ans aujourd’hui. À cette occasion, Handicap international lance une campagne internationale, destinée à réunir 1 million de signatures pour stopper le bombardement des populations civiles.
Ce mardi place Bellecour, Jean-Baptiste Richardier, cofondateur de Handicap international, a appelé à une mobilisation citoyenne pour "ne pas se résigner à l’insupportable". L’ONG qui était parvenue à faire interdire l’utilisation des mines antipersonnel demande désormais à la communauté internationale d’appliquer le droit humanitaire, qui est bafoué. "Le traité sur le bon usage des armes dans des zones dédiées existe déjà, mais il n’est pas respecté. Quand on parle de dommages collatéraux sur les civils c’est faux, les frappes sont délibérées", a exprimé Xavier du Crest, directeur France d’Handicap international, à Lyon Capitale.
"Il faudra des décennies pour déminer la Syrie"
Au quotidien, Handicap international intervient dans certaines zones en Syrie et dans les pays limitrophes pour venir en aide aux populations civiles et aux réfugiés. "Même si la bataille d’Alep est terminée, le conflit continu", a déclaré Mélanie Broquet, coordinatrice des programmes de Handicap international en Syrie. Elle a aussi rappelé qu’ "il y a un bombardement tous les quarts d’heure en Syrie".
L’ONG prodigue des soins médicaux, "15% des personnes qu’on reçoit sont amputées, on a déjà équipé 10 000 personnes de prothèse", explique Mélanie Broquet. L’ONG se charge aussi de distribuer de la nourriture dans les zones assiégées, elle apporte un soutien psychosocial aux victimes, et surtout elle informe les populations sur les endroits contaminés par les mines. "Il faudra des décennies pour déminer la Syrie après le conflit", poursuit Mélanie Broquet.
Ce mardi et mercredi, la statue de Louis XIV a été revêtue d’une prothèse en guise de dénonciation. Cette projection vient mettre en abyme l’exposition photo "bombardés". Le photographe, Philippe de Poulpinet, a souhaité donner la parole aux réfugiés syriens en Jordanie. "Les médias donnent une fausse image des réfugiés. En réalité ce sont des personnes comme vous et moi, qui ont un travail, une maison, une voiture et qui veulent juste pouvoir rester chez eux", a-t-il déclaré.
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