Les membres de Défend Europe, groupuscule identitaire, ont réalisé un coup de com ce samedi au col de l'Échelle (Hautes-Alpes) en “bloquant” ce lieu de passage migratoire entre l'Italie et la France. Une action qu’il a qualifiée “d'inacceptable” par Gérard Collomb qui a finalement décidé d'envoyer des renforts pour “s’assurer du respect absolu du contrôle des frontières”.
En plein vote de la loi asile-immigration de Gérard Collomb, les militants de Générations identitaires ont réalisé le coup de com du week-end. Samedi matin, une centaine d'entre eux ont bloqué le site du col de l'Échelle (Hautes-Alpes), point de passage des routes migratoires entre Italie et France. À grand renfort d'hélicoptères et d'une communication maîtrisée, ils ont annoncé vouloir pourchasser les migrants et de remettre en place le contrôle aux frontières. Une opération soutenue sur les réseaux sociaux par de nombreux élus du Front national ainsi que quelques élus Les Républicains, comme la conseillère régionale Anne Lorne.
Je soutiens cette initiative en tant qu’élue comme en tant que citoyenne. L’avenir de la Nation en dépend. Je regrette que cela se résume à une com. sur Twitter : beaucoup de français ne veulent plus de langue de bois et des frontières passoires. #StopMigrantAlpes
— AnneLorne ن (@LorneAnne) 23 avril 2018
Dans le même temps ce dimanche, 300 à 400 manifestants antifascistes français et italiens ont réagi en se rendant au poste poste-frontière de Montgenèvre pour aider à passer une trentaine de migrants, rapporte Le Dauphiné Libéré qui a signalé quelques heurts avec les forces de l'ordre. “Que pense la ministre de la Justice de la redéfinition du droit national et international qu'opèrent ces néo-nazis ? Auraient-ils pris le pouvoir de gouverner à la place des autorités républicaines ? Ils commettent un délit d'obstruction à la libre circulation qui est un droit européen et international”, a dénoncé l’association Ensemble 05 qui soutient les migrants.
“C'est faire une publicité à une force qui n'en est pas une”
De son côté Gérard Collomb a d'abord réagi à l'Assemblée nationale en demandant de ne pas “tomber dans le panneau de ces gesticulations”. “C'est faire une publicité à une force qui n'en est pas une”, avait tancé l’ancien maire de Lyon. De leur côté, les identitaires ne se sont pas caché d'avoir réalisé une opération médiatique, indiquant selon l’AFP que “le groupe n'a pas été en contact avec des migrants”. Un coup de com qui rappelle leur opération réalisée cet été en méditerranée pour bloquer les migrants en provenance des côtés Africaines. Opération qui se solda par un fiasco quand leur bateau, le C-star, fut bloqué à Chypre et l'équipage placé en garde à vue.
Cette fois-ci, entre les retombées médiatiques et l'annonce de Gérard Collomb de renforcer le dispositif de contrôle aux frontières, tous ont salué la réussite de leur opération. “Face à ces actions inacceptables, Gérard Collomb rappelle l’attachement indéfectible de l’État au respect absolu de l’ordre républicain et sa volonté de combattre ceux qui souhaitent faire échec aux contrôles des frontières comme ceux qui prétendent se substituer aux forces de l’ordre dans ces missions. (...) En conséquence, des renforts de police et de gendarmerie importants seront mis en place dès ce soir, en provenance des départements voisins, afin de prêter leur concours, avec la retenue nécessaire, aux forces déjà en place et s’assurer du respect absolu du contrôle des frontières”, a écrit le ministère dans un communiqué.
Les identitaires “heureux” de la réaction de Collomb
“On reviendra plus souvent”, s'est félicité sur son compte Twitter Damien Rieu, directeur de la communication de la ville de Beaucaire (FN). “Le gouvernement reconnaît donc clairement que la situation révélée par Génération identitaire les a obligés à réagir. Nous avons pu faire découvrir au ministre de l'Intérieur qu'en effet, il suffisait d'un peu de volonté politique pour empêcher les migrants clandestins d'entrer en France. Nous sommes heureux d'avoir pu lui permettre de s'en rappeler”, a réagi le mouvement Defend Europe. Ces derniers ont aussi annoncé vouloir poursuivre “leurs patrouilles autour du Briançonnais, sur les différentes routes connues pour être des passages”. Pour le moment aucun nouvel incident n’a été signalé.
Quel merdier ! Ders associations qui s'opposent sur le terrain et un ministre de l'intérieur qui doit intervenir. Dire que G.Collomb, ancien maire et président de Lyon Métropole ne souhaitait pas armer la police municipale. Depuis, face aux évènements mortifères, la realpolitik nationale et européenne ont pris le dessus et la pm lyonnaise est désormais armée !