En difficultés financières, les Hospices civils de Lyon (HCL) seraient prêt à se séparer, non seulement de l'Hôtel-Dieu cédé pour 99 ans au groupe Eiffage l'année dernière, mais de nouvelles pièces maitresses de leur patrimoine immobilier ces deux prochaines années. Coup de projecteur sur l'enquête publiée en Une du mensuel Lyon Capitale de février.
Les hôpitaux publics de la ville de Lyon, les Hospices civils de Lyon (HCL), possèdent 68 hectares de terrain, dont 55 à Lyon. Des terrains et un patrimoine immobilier qui "de legs en dons" ont placé, au fil des ans, l'institution médicale au deuxième rang des propriétaires fonciers de la ville, "derrière les bailleurs sociaux".
Le patrimoine immobilier des HCL, considérable, serait ainsi évalué à "600 millions d'euros" et aurait rapporté à l'institution "2,5 millions d'euros" de rentes et loyers chaque année, en moyenne; jusqu'en 2010. Insuffisant selon la Cour régionale des comptes (CRC) qui a estimé, dans un rapport rendu en juin et épluché par nos journalistes, que les HCL ne valorisaient pas assez ce patrimoine. Une politique plus active de leur parc immobilier a donc été engagée, ceci afin de combler l'"endettement abyssal" accumulé depuis 2004 (800 millions de dettes en 2008).
Ces dettes seraient dues notamment à la construction de l'Hôpital femme mère enfant de Bron qui aurait couté 48% plus cher que prévu. Gérard Collomb, maire de Lyon et président du conseil d'administration des HCL aurait déclaré à ce propos dans un courrier envoyé à la Cour régionale des comptes en 2010 avoir "manifesté des réserves, en particulier au niveau des coûts d'investissement", mais ne pas avoir voulu "pénaliser les Lyonnais en mettant en panne le processus de modernisation de l'hôpital public".
Nora Berra, conseillère municipale UMP du 8e. arrondissement et nouvelle secrétaire d'Etat à la Santé témoigne quant à elle du bon niveau des HCL : "ils se situent par exemple aux 2e et 3e rangs nationaux en matière de recherche, en fonction des thématiques".
En 2011 explique donc Daniel Moinard, nouveau directeur des HCL, dans une interview donnée ce mois-ci à Lyon Capitale : "j'accompagnerai une politique très active de valorisation du foncier". Il n'est donc pas exclu que l'institution se sépare, en 2012, du Château des Halles situé entre Lyon et Saint-Etienne ou de sa propriété varoise de La Croix-Valmer "dont le déficit annuel oscille entre 118 000 et 139 000 euros". Et d'ici là de plus petites propriétés ou terrains.
"HCL : la grande braderie", une enquête de huit pages à lire dans le mensuel Lyon Capitale n°697 du mois de février, en vente chez tous vos marchands de journaux.