Ils sont en grève depuis le 2 février, et campent désormais dans les bureaux de la direction. Les soignants de l'hôpital Édouard Herriot, fatigués du silence de leur hiérarchie, refusent de sortir tant qu'une solution n'aura pas été trouvée.
Fièrement annoncés par les HCL, les 7,6 millions d'euros de bénéfice effectués sur l'année 2017 ont un goût amer pour les soignants en grève. En grève depuis plus de deux mois, ils réclament plus de moyens dans leurs services asphyxiés par les restrictions budgétaires. Alors quand la direction signe un communiqué vantant les bénéfices réalisés grâce à "Une politique volontariste de transformation et de redressement fiscal qui a porté ses fruits", les grévistes voient rouge. "Quand on a eu le mail, on était tous écœurés. On nous dit depuis des semaines qu'il n'y a pas d'argent pour nos brancardiers, et là on voit qu'ils font des économies…", s'indigne une gréviste. Pour les soignants, cette nouvelle était celle de trop. Ce matin, sur les coups de 11h, une dizaine d'entre eux décide d'investir les bureaux de la direction et refuse d'en sortir avant d'avoir trouvé un compromis. "Pour l'instant, une secrétaire s'est présentée à nous pour nous proposer un rendez-vous avec la directrice le 28 mars… Nous c'est aujourd'hui qu'on est là, on ne sortira pas. Seule la police pourra nous faire partir", assure-t-elle. Les principales revendications des grévistes concernent la mise en place de postes de brancardiers supplémentaires, et d'aides-soignants qualifiés en charge de l'accueil. Pour l'heure, faute de poste, les patients sont reçus par des étudiants.