Le service de gynécologie du centre hospitalier Lyon Sud a présenté ce lundi, à l’occasion de la Journée internationale contre les mutilations génitales, son dispositif d’accueil et d’accompagnement pour les femmes souhaitant une réparation chirurgicale.
Plus de 50 000 femmes en France sont concernées par les mutilations génitales. Le CHU de Lyon propose un protocole de chirurgie réparatrice afin de leur permettre de retrouver leur intégrité physique. Le service de gynécologie du centre hospitalier Lyon Sud est le seul de la région à avoir mis en place un tel dispositif d'accompagnement, d'après une idée initiée il y a huit ans par l’équipe de gynécologie obstétrique du centre hospitalier intercommunal André-Grégoire de Montreuil. Celui-ci était devenu nécessaire, Rhône-Alpes étant la deuxième région la plus touchée par la problématique des mutilations génitales.
Un numéro d’urgence à partir du 9 février
Une équipe médicale composée d'un chirurgien gynécologue, d’un sexologue, d’une sage-femme et d'une psychologue est présente pour accueillir, conseiller et soutenir les femmes désirant une réparation chirurgicale. Un numéro d'urgence sera mis en place le 9 février, auprès de la sage-femme référente du centre de planification et d'éducation familiale du centre hospitalier Lyon Sud (04 26 73 96 24), pour les femmes souhaitant des informations supplémentaires sur ce dispositif et le déroulement de la prise en charge.
Les soins d'un sexologue et d'un psychologue sont nécessaires, tant l'excision porte atteinte à l'intégrité physique et psychique de la femme. L'Organisation mondiale de la santé définit les mutilations génitales comme des "interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques".
De nombreux problèmes de santé
D'après une enquête de l'Ined datant de 2009, plus de la moitié des enquêtées connaissent cette intervention chirurgicale, 5% y ont recours ou sont en cours de démarche et 20% sont intéressées. L'excision, souvent pratiquée dans des conditions rudimentaires, expose les femmes à de nombreux problèmes de santé et des gênes quotidiennes : infection urinaire, complications lors de l'accouchement, gêne lors du port de certains vêtements, douleurs lors des rapports sexuels...
En fait des mutilations sexuelles faites pour des raisons de croyances, conservatisme, traditionalisme, paternalisme, sexisme et qui sont donc soignées, opérées dans un pays occidental, démocratique et avec les ressources de la sécurité sociale.