Un rapport de l'Unicef et de la Fédération des acteurs de la solidarité alerte sur la hausse du nombre de familles sans solution d'hébergement d'urgence dans le Rhône, dans un contexte de tension politique après que la Métropole de Lyon a décidé de ne plus accueillir de nouvelles personnes dans ses dispositifs.
Alors que la Métropole de Lyon a pris la décision mi-juillet de ne plus accueillir de nouvelles personnes dans ses dispositifs d'hébergement d'urgence ; alors que, pour faire face à la "tension supplémentaire" générée par cette décision, la préfecture du Rhône a durci les critères de mise à l'abri, 553 personnes restent sans solution d'hébergement en Auvergne-Rhône-Alpes selon un rapport de l'Unicef et de la Fédération des acteurs de la solidarité.
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+ 84 % en un an
En 2023, ce chiffre s'élevait à 476 selon ce même rapport. Rien que dans le Rhône, 160 familles se trouvaient dans une situation où leur demande d'hébergement d'urgence auprès du 115 ne pouvait être pourvue dans la nuit du 19 au 20 août, au cours de laquelle ce baromètre a été réalisé. Un chiffre qui a augmenté de 84 % en un an selon le rapport. Ce dernier précisant par ailleurs que plus des trois quarts des personnes en demande non pourvue avaient dormi dans la rue la veille de leur demande au 115.
"Très alarmantes, les données relatives aux demandes non pourvues ne reflètent qu’une partie de la situation de sans-abrisme des enfants car nombreuses sont les familles qui ne parviennent pas à joindre le 115 ou n’y recourent plus", alertent l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité. Et d'ajouter : "Les moyens alloués par l’Etat à l’hébergement d’urgence ne suffisent pas à répondre aux besoins grandissants."
L'opposition appelle à "se mettre autour de la table plutôt que de se renvoyer la balle"
Pour rappel, l'hébergement d'urgence est une compétence de l'Etat, hormis lorsqu'il concerne des femmes enceintes ou isolées avec un enfant de moins de trois ans, dont la Métropole de Lyon a la charge. Son président écologiste Bruno Bernard a convoqué mardi les présidents de groupe de sa majorité pour échanger sur le sujet, après des prises de positions des groupes France insoumise et la Métropole en commun dénonçant la décision d'arrêter les prises en charge.
Dans un communiqué diffusé mercredi 28 août, Nathalie Perrin-Gilbert, présidente du groupe la Métropole en commun, a dénoncé "le décalage entre les déclarations et la réalité des faits", rappelant que la Métropole communiquait régulièrement sur son "hospitalité". Elle a notamment demandé à Bruno Bernard de "reprendre les prises en charge" relavant de la compétence légale de la Métropole et d'organiser "une conférence de consensus" avec l'ensemble des acteurs concernant notamment l'Etat pour "se mettre autour de la table plutôt que de se renvoyer la balle".
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