Hôpital Edouard Herriot : "des grand-mères dans des draps en papier"

Le personnel des urgences de l’hôpital Edouard Herriot est en grève depuis le début du mois de février. Ils demandent plus de postes et de meilleures conditions d’accueil pour les patients. Reçu ce jeudi par le secrétaire général des hospices civils de Lyon et les représentants de l’hôpital, le personnel paramédical se dit "insatisfait" des réponses apportées par leur direction. La grève se poursuit.

"Des grand-mères dans des draps en papier". C’est le tableau que dépeint Sarah, infirmière à l’hôpital Edouard Herriot. Lits, linges, conditions d’accueil des patients, postes… Les problématiques énoncées par le personnel de l’hôpital sont nombreuses. Les urgentistes en grève ont rencontré ce jeudi 8 février à 11 heures le secrétaire général des HCL et la direction de l’hôpital Edouard Herriot. Mécontents des réponses apportées aux problèmes par la hiérarchie, l’équipe médicale a décidé, à l’unanimité, de reconduire la grève.

"Trois chemises pour recouvrir le brancard"

Le personnel paramédical des urgences demande notamment l’ouverture de lits supplémentaires ainsi que du linge de lit. "Il arrive que l’on n’ait plus de draps pour les patients. On finit avec des grands-mères dans des draps en papier. On doit alors fabriquer nous-mêmes des linges de lit, avec les chemises des patients !", explique l’infirmière. "On prend trois chemises que l’on met sur un brancard pour qu’elles puissent le recouvrir dans sa totalité. C’est incroyable en 2018", poursuit la jeune femme. Face à ce constat, elle explique que la direction de l’hôpital a affirmé "ne pas avoir de solution". Quant aux lits, neuf seront mis à disposition du service de neurologie, et cinq pour l’hôpital Lyon-Sud. Une solution jugée "très insuffisante" par le personnel paramédical : "Il nous en faut beaucoup plus", a déclaré Sarah.

"Des étudiants, de front pour l’accueil des urgences"

Parmi les revendications du personnel était demandé qu’un "aide-soignant, avec de réelles capacités d’analyse et une expérience professionnelle, soit à l’accueil des urgences". Pour l’instant, il s’agit d’étudiants infirmiers. Une situation jugée délicate par Sarah : "L’accueil des urgences, c’est le premier contact avec les patients", explique-t-elle. "On souhaite qu’un professionnel de la santé occupe ce poste, pour qu’il puisse repérer directement si un patient est dans un état critique et doit être reçu en priorité". La direction de l’hôpital a décidé d’augmenter les heures de présence des étudiants à l’accueil des urgences, affirme l’infirmière : "Ce n’est pas la solution adaptée". En ce qui concerne le brancardage, la revendication phare du personnel des urgences, la réponse de la direction n’est pas non plus jugée cohérente : "Pendant la nuit, un brancardier se partagera entre les deux pavillons", explique Sarah. Dans ces conditions, l’infirmière redoute que "les patients ne puissent bénéficier de soins corrects la nuit".

Le personnel des urgences a mis en place un pot commun pour que "les patients puissent être traités avec dignité" et pour "compenser les pertes de salaires des collègues" explique Sarah. "On donne de notre temps et de notre argent pour pouvoir défendre le bien-être des patients. On veut pouvoir continuer le mouvement de grève", a-t-elle conclu.

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