Le Comité de défense de l'hôpital Henry Gabrielle (Saint-Genis-Laval) tape à nouveau du poing sur la table, après la signature de la convention entre les Hospices civils de Lyon, l'hôpital d'instruction des armées Desgenettes et l'université Claude Bernard Lyon 1.
Le combat contre la fermeture de l'hôpital Henry Gabrielle (Saint-Genis-Laval) continue pour son Comité de défense créé en juin 2016. En cause, la convention entre les Hospices civils de Lyon (HCL), l'hôpital d'instruction des armées Desgenettes et l'université Claude Bernard Lyon 1, signée ce lundi, qui prévoit notamment le transfert des activités de l'hôpital Henry Gabrielle vers l'établissement militaire lyonnais en 2023. Un déménagement pour plusieurs raisons. D'abord la proximité de l'hôpital Desgenettes avec les établissements Pierre Wertheimer et Édouard Herriot, permettant "un environnement très propice aux activités de rééducation", selon Patrick Déniel, secrétaire général des HCL. Mais aussi un quartier où se concentrent de nombreuses activités de recherche et de formation.
Autre motif, la vétusté des deux bâtiments de l'hôpital Henry Gabrielle construits en 1969 et 1977. "Le confort hôtelier n'est plus parfaitement adapté aux standards attendus", détaille Patrick Déniel. Même si pour Didier Machou, secrétaire du syndicat CGT de l'hôpital Henry Gabrielle, "un plan de réhabilitation réalisable en trois ans" a été présenté.
"Les patients ont besoin du parc"
Le parc boisé de 10 hectares de l'hôpital Henry Gabrielle représente l’"argument principal" du Comité de défense. "Les patients ont besoin de cet endroit pour leur rééducation active et pour se ressourcer psychologiquement. Notre jeune porte-parole, qui est en fauteuil depuis l'âge de 15 ans, nous dit que c'est parfois important de pouvoir s'isoler, afin d'encaisser tout ce qu'il leur arrive", souligne Didier Machou. Et Patrick Déniel d'admettre : "cet environnement arboré ne se retrouvera pas de façon strictement équivalente à l'hôpital Desgenettes." À la place, les HCL souhaitent mettre au mieux à profit les espaces verts de l'établissement militaire et utiliser le parc du Centre hospitalier Le Vinatier.
Une plus-value financière ?
Coût de l'opération entre les deux hôpitaux, 50 millions d'euros, dont 30 millions provenant des HCL et 20 millions investis par l'armée. Plus globalement, Didier Machou dénonce un "projet économique, dans la mesure où l'hôpital Desgenettes est à moitié, voire au trois quarts vide" : "Saint-Genis-Laval est relativement huppée, donc en vendant le terrain de l'hôpital Henry Gabrielle, avec son parc de 10 hectares, les HCL feront une plus-value financière." Patrick Déniel assure pourtant que malgré une "logique de valorisation de cette parcelle", les HCL ne feront pas de bénéfice. "Le futur aménagement de ce site fera l'objet d'une négociation avec la municipalité de Saint-Genis-Laval et la Métropole", indique-t-il.
De nombreuses personnalités politiques locales se sont déplacées devant l’hôpital Henry Gabrielle, mais pas encore le maire de Lyon, regrette le Comité de défense. "Pour l'instant, il nous a dit qu'il ne pouvait pas pour une raison de planning et nous voulons bien le croire", observe Didier Machou qui a d’ores et déjà annoncé que des manifestations devant l'hôtel de ville auront lieu une fois par mois à partir de l'année prochaine.