Le personnel des urgences du Vinatier a poussé un nouveau cri d’alarme sur la situation de l’hôpital. Manque de lits, de personnel, la situation se dégrade d’année en année.
Le syndicat CGT du centre hospitalier spécialisé Le Vinatier a de nouveau déposé un DGI (danger grave imminent) auprès du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Cette procédure enjoint à l'hôpital de répondre sous 24 heures quand une situation grave se présente. Mais, pour le syndicat, ces demandes sont souvent vaines : "On en a déjà déposé une le 15 juin dernier, sans compter celle d'aujourd'hui, mais généralement la direction de l'hôpital s'assoit dessus et n'y répond pas."
Cette fois-ci, la situation grave est un sous-effectif total au niveau des urgences. Pour pallier ce problème, le syndicat demande le recrutement immédiat d'IDE (infirmiers diplômés d'Etat) dès qu'il y a plus de onze patients dans le service. Ce service a une capacité d'accueil de onze lits, dont trois chambres d'isolement. Or, aujourd'hui, il comptait vingt patients, dont quatre à l'isolement, pour un effectif réduit.
“Les taux d’occupation sont entre 96 et 108 %”
Cette demande d'augmentation du nombre d'IDE n'est qu'une partie du problème, dans un contexte de diminution du nombre de lits disponibles. En effet, si d'un côté le nombre d'employés n'augmente pas, d'un autre, le nombre de lits baisse alors que les taux de remplissage affichent des résultats records : "Le problème, c'est le nombre de lits disponibles pour les nouveaux arrivants aux urgences. Sur ce point, on est totalement saturé. Les taux d'occupation sont entre 96 et 108 %, et les patients s'accumulent aux urgences. On est dans une situation où, si l'ARS [l'agence régionale de santé, NdlR] n'arrive pas à concevoir que la question de la réouverture des lits n'est pas à l'ordre du jour, il y aura toujours un problème aux urgences psychiatriques. Le problème de la fluidité n'est pas réglé. 40 lits ont été fermés dans notre hôpital en 2013. Il y a un manque de moyens sur l'ensemble du territoire", a déclaré à Lyon Capitale Marc Auray, membre de la CGT du Vinatier.
“L’équipe est à bout de forces, parce que ça fait des mois que ça dure”
Une situation qui joue sur le moral des employés : "L'équipe est à bout de forces parce que ça fait des mois que ça dure. On ne peut plus être professionnel, on n'a plus d'humanité avec le patient à cause du sous-effectif. Cette semaine, on a quatre arrêts maladie dans le service de l'UMA [unité médicale d'accueil] sur 32 personnes dans le service. La semaine dernière, ils étaient cinq en arrêt maladie. S'il faut plus de lits pour assurer un bon fonctionnement, dans l'immédiat, il faut du personnel en plus", a conclu M. Auray.
Pour se faire entendre, les membres du syndicat défileront ce jeudi 25 juin, comme nous l'annoncions ce midi.