Michèle Picard
Michèle Picard, la maire PCF de Vénissieux, PCF. © Mathilde Régis

"Il faut changer de candidat" : crispations à Vénissieux où l'accord Insoumis - PCF ne passe pas, décryptage

L'accord LFI - PCF ne passe pas à Vénissieux, dans la 14e circonscription du Rhône. La maire PCF de Vénissieux, Michèle Picard, reste candidate aux législatives (les 12 et 19 juin prochains) malgré l'accord avec les Insoumis où le candidat pressenti pour l'alliance est Taha Bouhafs. Explications.

La France Insoumise et le Parti communiste français ont scellé une alliance mardi soir pour les prochaines élections législatives. Sur un programme commun et sur environ 50 circonscriptions pour le PCF, dont 16 jugées "gagnables" (il faut 15 députés pour avoir un groupe à l'Assemblée nationale).

Mais dans la 14e circonscription du Rhône (Vénissieux, Saint-Fons, une partie de Saint-Priest notamment), le candidat fortement pressenti pour l'alliance, Taha Bouhafs, soutenu par les Insoumis, ne fait pas l'unanimité à gauche. Et la maire communiste de Vénissieux, Michèle Picard, refuse de se ranger derrière lui.

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"La candidate déclarée depuis longtemps, la plus sûre pour battre le représentant de Macron et faire grandir l’opposition à son gouvernement est Michèle Picard", a expliqué la maire PCF de Vénissieux dans un communiqué mardi soir après que l'accord national soit tombé. Michèle Picard regrette ce choix et évoque un "candidat parachuté surtout connu dans les réseaux sociaux [qui] a été condamné en première instance pour propos racistes envers une jeune policière". Picard maintient sa candidature.


"Il faut améliorer l'accord pour que Michèle Picard soit la candidate"

Raphaël Debû, secrétaire départemental du PCF dans le Rhône


Raphaël Debû, secrétaire départemental du Parti communiste français dans le Rhône, également conseiller communiste à la Métropole de Lyon, explique ce mercredi à Lyon Capitale qu'il y a "un travail à faire pour améliorer l'accord (national entre le PCF et les Insoumis)". "La 14e circonscription du Rhône, à notre avis, la seule qui est en capacité de gagner, c'est Michèle Picard. Si on veut vraiment arriver au plus grand nombre de députés de gauche dans ce pays, il faut qu'on mette les meilleurs candidats. La personne parachutée (Taha Bouhafs) par LFI est extrêmement clivante. Cela n'augure pas de la capacité de la gauche à gagner cette circonscription", souligne-t-il.

"Il n'y a pas de remise en cause de l'accord. Mais si on est vraiment exigeants au niveau de l'accord, si on veut vraiment rassembler au maximum, il faut changer de candidat dans cette circonscription. Il faut améliorer l'accord pour que Michèle Picard soit la candidate. Michèle Picard est la meilleure candidate dans cette circonscription-là. On veut qu'à Paris ce soit entendu. C'est elle qui doit être candidate dans cette circonscription là sinon on ne la gagnera pas", ajoute le secrétaire départemental du PCF dans le Rhône.

"Il y a une erreur de casting dans cette circonscription"

Raphaël Debû poursuit : "Si on maintient le candidat pressenti, Taha Bouhafs, ça veut dire que tout l'électorat de la gauche républicaine, laïque, universaliste, de la gauche modérée, on le pousse dans les bras de la République en Marche. Michèle Picard a fait la démonstration aux municipales et aux métropolitaines en 2020 qu'elle était capable de rassembler cet électorat-là. Elle a gagné contre les Marcheurs. Elle a cette capacité à aller chercher ces électeurs. Ils la connaissent, ils ont confiance en elle sur ces questions-là".

"En France, il y a 130 circonscriptions gagnables à gauche si on prend le 1er tour de la présidentielle (sur 577 circonscriptions en tout). Pour avoir une majorité, il en faut 289, c'est-à-dire qu'il y a 150 circonscriptions à aller chercher avec les dents. Il s'agit de mettre les meilleurs candidats de partout pour aller les gagner. Si on commence dans une circonscription qui est gagnable à mettre quelqu'un qui est clivant et qui va repousser toute une partie de l'électorat, c'est la mauvaise stratégie. On pousse, auprès de notre direction mais aussi auprès des Insoumis pour dire "là il y a une erreur de casting sur cette circonscription, il faut qu'on améliore ça, sinon on n'atteindra pas nos objectifs collectifs", conclut le secrétaire départemental du PCF dans le Rhône.

Dans les 14 circonscriptions du Rhône, l'accord PCF - Insoumis prévoit la présence du PCF dans deux circonscriptions pour le moment :

  • la 8e (Nord-ouest lyonnais, l'Arbresle, Tarare), avec Cécile Bulin. Une circonscription très très difficilement gagnable pour la gauche
  • la 11e (Givors et sud-ouest lyonnais) avec Abdel Yousfi. Une circonscription où le député LREM sortant, Jean-Luc Fugit, est le favori à sa réélection.

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