“Il n’y a pas assez de bus au départ de Lyon”

Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, veut rendre leurs lettres de noblesse aux autocars. Mercredi dernier, il a dévoilé les grandes lignes de son projet de loi “pour l’activité et l’égalité des classes économiques”. Mais les voyageurs, qu’en pensent-ils ? Reportage à la Part-Dieu et à Perrache.

Le bus, moyen de transport du pauvre ? Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie, entend bien tordre le coup à ces idées reçues. Moins cher que le train, l'autocar serait également plus direct. Pourtant, les jeunes usagers se tournent plus volontiers vers le covoiturage que vers des lignes de bus comme Eurolines.

Il est 17h45 et Julia, 25 ans, regarde sa montre dans le hall de la gare de la Part-Dieu. Valise à la main et sac de sport sur l’épaule, elle attend le TGV 6815 à destination d’Aix-en-Provence. “Il est vrai que le billet m’a coûté plus cher que si j’avais pris un bus interrégional, malgré ma Carte jeune. Mais, en train, je ne mets que 1h30 pour aller jusqu’à Aix. Il m’en faut trois de plus si je choisis le bus. Et les horaires sont moins flexibles, il n’y a pas assez de bus au départ de Lyon”, dit-elle pour justifier son choix.

“Je n’ai jamais pensé à prendre un autocar”

Et si les autocars étaient un réflexe que les Lyonnais n’ont pas encore ? “Merci pour le trajet, c’était parfait. Je le noterai dans mon appréciation.” Marc, 28 ans, claque la portière d’une Citroën grise avant de partir vers le tramway, sac sur le dos. “Je viens de Paris. J’ai pris un covoiturage parce que ça me revient beaucoup moins cher que le train et on fait des rencontres intéressantes, quand on a de la chance. Évidemment, il ne faut pas être stressé, car les conducteurs sont plus ou moins adroits”, souligne-t-il en souriant. Quand le sujet des autocars arrive sur le tapis, il avoue ne jamais avoir pensé à cette solution.

En ce qui concerne les trajets internationaux, le réflexe est déjà plus présent. Lucie et Anne sont toutes deux étudiantes. Elles épluchent le prospectus Linebus, de la gare routière de Perrache, des yeux. “On veut profiter des vacances de la Toussaint pour aller voir une amie qui travaille à Barcelone. En train, c’est beaucoup trop cher et ça nous amène à faire trop de changements. En bus, c’est long, on met presque 10h, mais c’est plus abordable. En plus, on fait ces heures de nuit. On peut dormir dans le bus”, soutient Anne. “Enfin, si on y arrive, parce que c’est pas un quatre-étoiles, le Linebus !” achève Lucie.

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