Des sapeurs-pompiers de Lyon et du Rhône, en grève depuis deux mois pour réclamer des effectifs et plus de pouvoir d'achat, ont manifesté jeudi dans le centre de Lyon à l'occasion du lancement de la Fête des lumières 2024.
Ils avaient prévenu depuis plusieurs jours qu'ils voulaient marquer le coup et les esprits à l'occasion de l'ouverture de la Fête des lumières à Lyon. Les pompiers du Rhône, en grève illimité depuis le 1er octobre, ont manifesté dans les rues du centre ville jeudi soir et ont même éclairé la tour Incity à la Part Dieu et la basilique de Fourvière d'un grand "Pompier en grève" lumineux.
Des pompiers qui mettent le feu
En début de soirée, quelque 400 pompiers ont défilé à coup de sifflets vers la presqu'île de la capitale des Gaules, casques sur la tête, avec fumigènes et feux d'artifices. Après s'être rassemblés devant l'état major, ils ont pris la direction de la presqu'île, rentrant comme ils l'avaient annoncé dans le périmètre très sécurisé de la Fête des lumières. Certains ont ensuite simulé une immolation en incendiant légèrement leurs épaules, protégés par leur tenue anti-feu, au milieu de la foule et devant des pancartes "Pompiers méprisés".
"Les pompiers sont cramés, et rien de plus visuel que de joindre le geste à la parole", a commenté Rémy Chabbouh, porte-parole de leur syndicat majoritaire SUD SDIS 69. Les pompiers du Rhône et de la métropole de Lyon sont en grève depuis le 1er octobre, tout en assurant la continuité de leur service.
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Ils déplorent notamment le manque d'effectifs. "Depuis dix ans, une centaine de postes ont été supprimés" alors que la demande d'interventions n'a fait qu'augmenter, regrette Rémy Chabbouh.
Une caserne mise en vente
Mardi, la caserne de pompiers de Lyon avait été symboliquement mise en vente sur Leboncoin. "Suite à un effectif insuffisant, la caserne de Confluence est en liquidation", était-il écrit sur l'annonce, depuis supprimée.
Ils demandent également une revalorisation de leurs salaires. "Les primes on n'en veut pas, on veut du pouvoir d'achat", commente Rémy Chabbouh. La grêve devrait durer "au moins" jusqu'au prochain vote du budget de la métropole de Lyon, prévu en mars 2025.
La métropole de Lyon, cofinanceur du SDMIS (Service départemental et métropolitain d'incendie et de secours) avec le département du Rhône, rappelle à l'AFP avoir déjà augmenté ses cotisations de 10 millions d'euros ces deux dernières années, et dit avoir consenti à une nouvelle augmentation de 0,5% pour 2025.
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"Il est très difficile de s'engager au-delà, dans la mesure où l'État demande des efforts financiers très importants aux collectivités, ce qui fragilise leur budget", ajoute-t-elle, demandant aussi un "geste de l'État sur le financement des SDIS".
Bravo les pompiers, de tout coeurs avec vous!
Oui, belle profession. Mais débat tronqué! Pour ceux qui sont tentés de faire du sentimentalisme, observez d'abord une feuille de paie. Vous serez peut être surpris!
Il vaut mieux être pompier qu'infirmière! De loin...