L’accès au crédit à Lyon, comme partout en France, a rarement été aussi difficile.
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Immobilier : 2023, l’année de tous les défis pour le logement lyonnais

La crise du logement se poursuit malgré la (légère) baisse des prix de l’immobilier lyonnais. Si les propriétaires de longue date sortent gagnants, l’accès au crédit est toujours obstrué pour les autres acquéreurs. En parallèle, le marché du neuf plafonne et le marché locatif sature sous la demande. Explications.

La crise du logement dans l’agglomération lyonnaise se poursuit. Il n’a jamais été aussi difficile de trouver une habitation dans et aux abords de la capitale des Gaules. Même pour les acteurs du secteur, après trois années record depuis 2019, tant sur les volumes de vente que les prix de vente, il semble que le dynamisme de l’immobilier lyonnais s’atténue voire disparaît, au moins dans les centres-villes. Après une spéculation intenable sur le long terme et une frénésie de vente dévastatrice pour le pouvoir d’achat, ce pourrait presque être une bonne nouvelle. Sauf que, pour l’instant, ce coup d’arrêt ne règle aucun des problèmes de l’immobilier à Lyon et dans la métropole. En effet, à ce stade, l’enjeu principal, celui de l’accès au logement, demeure sans réponse structurelle.

Après une spéculation intenable sur le long terme et une frénésie de vente dévastatrice pour le pouvoir d’achat, la baisse des prix pourrait presque être une bonne nouvelle.

Les raisons sont connues : le marché lyonnais de l’ancien est devenu moins accessible, obstrué par des prix qui ont considérablement augmenté cette dernière décennie. Même l’actuelle baisse en cette rentrée 2023 – attendue par beaucoup – ne profite pas réellement aux acquéreurs ou aux primoaccédants. En effet, le blocage vient principalement du côté des banques. “Il n’y a pas de problème d’intention et de demande”, résume Pascal Pancrazio, le nouveau président de la Fnaim du Rhône. De fait, l’attractivité de Lyon reste forte : les nouveaux Lyonnais et Grands Lyonnais sont plus de 15 000 chaque année. Et justement, la construction de logements neufs n’est toujours pas proportionnée afin d’absorber ces arrivées. Dans le même temps, le marché de la location diminue dans le centre du fait de la frilosité des investisseurs. Enfin, le parc social est lui aussi à la traîne avec une production de logements sociaux qui n’a jamais retrouvé ses couleurs d’avant 2019. Une tendance inquiétante lorsqu’on sait que la majorité écologiste au pouvoir a fait du logement social son principal outil pour endiguer la gentrification silencieuse mais réelle de la métropole.

Autant de défis pour les acteurs lyonnais du privé et publics. Ils doivent composer avec un contexte national et européen complexe que l’on pourrait résumer au triptyque suivant : inflation, crise de l’énergie, guerre en Ukraine. Trois problématiques à l’issue incertaine, et qui auront une influence majeure sur la confiance dans l’immobilier lyonnais pour cette année 2023.

En chiffres :

24 570 € : La médiane du revenu disponible par unité de consommation à Lyon

-1,6 % : La baisse des prix à Lyon au 1er janvier 2023 selon la Fnaim

3 570 €/m² : Le prix médian d’une maison dans le Rhône. Plus le bien est proche de Lyon, plus il est cher

-5 % : Le recul des volumes de vente de logements anciens dans le Rhône fin 2022

-13 % : La baisse de la capacité d’achat des ménages si les taux de crédit passaient à 3 % pour un prêt sur 20 ans

34 % des biens dans le Rhône ont un DPE entre E et G

-17 % de réservations (2 551) sur le logement neuf dans la métropole de Lyon en une année, -43 % par rapport à 2019

3 471 logements locatifs sociaux agréés en 2022, +10% par rapport à 2021

8,5 demandes de logement social pour une seule offre sur la métropole

Sources : notaires, Insee, Fnaim, FPI, Métropole de Lyon

Les banques ne suivent plus

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