Importante mobilisation contre la loi travail à Lyon

Une sixième journée de manifestation contre la réforme du code du travail a mobilisé ce samedi après-midi entre 4400 et 15000 personnes à Lyon.

Manifestation contre la loi El Khomri

Clémence Cluzel
Sixième manifestation contre la loi travail

Une nouvelle journée de manifestation, la sixième, était prévue ce samedi 9 avril dans toute la France, afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il retire sa loi travail, dite loi El Khomri. La mobilisation a été importante, sous le soleil lyonnais: la CGT a compté 15 000 personnes et la police, 4 400.

Lycéens, retraités, étudiants ou salariés, ou encore quelques familles avec enfants constituaient un cortège bigarré. Celui-ci a débuté aux alentours de 14h place Jean Macé pour finir place Bellecour. La foule était détendue mais impliquée, la musique rythmait le cortège et des fruits étaient distribués.

Ils attendent Manuel Valls mercredi à Vaulx-en-Velin

Manifestante contre la loi travail

Clémence Cluzel
Manifestante contre la loi travail

Mais cette bonne humeur n’a pas pour autant adouci l’opinion des manifestants. "Le gouvernement va trop loin, il n’y a pas de négociation possible. Ce que l’on souhaite c’est le retrait pur et simple de cette réforme", lâche Sandrine, représentante du personnel dans une entreprise de la région, avant d’ajouter : "Ce que je n’aime pas c’est la philosophie de cette loi : les droits économiques passent avant ceux de l’Homme." Même avis du côté de la CGT : "La loi va à l’encontre de ce que veulent les salariés. Aucun aménagement n’est possible mais nous avons en revanche des propositions à soumettre au gouvernement", explique Joao Pereira Afonso, secrétaire général de la CGT 69.

La détermination demeure dans les rangs des manifestants qui sont prêts à tenir jusqu'à ce que leurs revendications soient entendues. Signe de cette mobilisation, de nouveaux rassemblement sont prévus dans les jours à venir et notamment mercredi 13 avril à Vaulx-en-Velin, pour la venue de Manuel Valls.

"Du pognon pour les emplois, pas pour le Panama"

"Pour moi, c’est un devoir républicain de participer", insiste Pourlavie, blogeuse qui écrit pour Médiapart. "Je prends le risque de venir manifester malgré la menace terroriste, mais ça en vaut la peine, c’est notre société qui est menacée", poursuit-elle encore avant de reprendre un des slogans scandés. "Hollande, Gattaz, Gallois ; on n’en veut pas !".

Sur les pancartes, des "ouvrez les frontières et les comptes bancaires", "du pognon pour les emplois pas pour le Panama" ou encore "Loi Khomri : précarité à vie, non merci", tandis que les différents drapeaux des organisations et partis politiques présents (CGT, FSU UNEF, FO, LO, NPA, Jeunes Communistes, CNT, Ustic, Parti de Gauche, Nouvelle Donne, Sud, Solidarités) flottent dans le vent.

Pour Cloé, le mouvement Nuit debout, créé en marge de la manifestation du 31 mars à Paris, et qui s’étend en province, "est une réappropriation de la politique par les citoyens alors que ces derniers temps elle était plutôt accaparée par les politiciens." Selon le secrétaire général de la CGT 69, "Nuit debout est une autre forme d’action que la manifestation, mais les deux ne s’opposent pas, au contraire elles sont complémentaires."

Manifestation contre la loi El Khomri

Clémence Cluzel
Policiers à la manifestation du 9 avril

Une manifestation sans heurts

"On sent une certaine fébrilité du gouvernement. Je ne sais pas quelles directives reçoivent les forces de l’ordre mais elles réagissent très fermement et de manière disproportionnée. Comme lors de la dernière manif ou l’on a été délogés à coup de fumigènes de la place Bellecour alors qu’il n’y avait aucun débordement", note Sam, militant de l’Union Syndicale Solidaires.

A Lyon ce samedi, la manifestation s’est déroulée globalement sans heurts, contrairement à Nantes, Rennes ou Paris. A 17 heures, la place Bellecour se vidait.

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