Après l’incendie qui a touché la friche RVI dans la nuit de dimanche à lundi 20 décembre, la crainte des occupants de ces anciens bâtiments industriels est devenue réalité : le maire de Lyon a pris un arrêté municipal le lendemain imposant la fermeture totale et anticipée du site. (Actualisé le 22/12/2010)
Il était environ 3h lundi matin, lorsqu’un incendie s’est déclaré à la friche RVI dans le 8e arrondissement de Lyon. Les flammes ont ravagé 2 000 des 25 000 mètres carrés de bâtiment des anciennes usines Berliet, devenu depuis huit ans une friche artistique. Une cinquantaine de personnes se trouvait sur place au moment du sinistre, toutes ont dû être évacuées et un périmètre de sécurité a été dressé. Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer. Une vingtaine de véhicules de pompiers a été mobilisée, et le feu maîtrisé peu avant 8h. D’après les premiers éléments de l'enquête, l’incendie aurait débuté dans l’espace de la Vaca Loca, qui abrite l’atelier de plasticiens et de musiciens du même nom. Si selon la mairie du 3e, "le feu aurait démarré d’un problème électrique", pour les pompiers, il n’y avait, en fin de matinée, pas de cause évidente à cet incendie.
"La friche ne doit en aucun cas être un lieu d’habitation"
Ce sont les "frichards" qui se sont attaqués en premier aux flammes avec leurs extincteurs, avant que les pompiers ne prennent rapidement le relais. En fin de matinée, une quarantaine d’occupants des lieux attendaient dans le froid de savoir s’ils allaient pouvoir regagner leurs ateliers, ne serait-ce que pour récupérer leurs matériels et leurs effets personnels. A l’intérieur, derrière un cordon de sécurité, un groupe d’experts et d’élus visitaient les locaux. A leur sortie, pas de commentaire et très peu de dialogue avec les occupants du site pourtant massés devant l’entrée. L’attitude distante des officiels et l’absence d’information ont eu un peu de mal à passer. Thierry Philip, maire du 3e arrondissement et son adjointe Martine Elbahar ont rappelé quelques heures plus tard dans un communiqué que "la friche [devait] rester un lieu de travail et en aucun cas [être] un lieu d’habitation".
"Ce sinistre ne peut justifier une fermeture totale du site"
Le site de l’avenue Lacassagne devait fermer le 31 juillet dernier dans le but d'accueillir un projet immobilier dont un jardin public et une école formant des apprentis. Mais en l'absence de solutions de relogement suffisantes et satisfaisantes, le tribunal de Lyon avait accordé, avant le début des travaux, un délai de 6 mois aux occupants du site pour se reloger. Le Grand-Lyon avait immédiatement fait appel de cette décision. L'arrêt de la cour administrative d'appel était attendu le 26 janvier prochain. Mais, mardi 22 décembre, au lendemain de l'incendie, le maire de Lyon a pris la justice de cours en prenant un arrêté municipal imposant la fermeture anticipée du site "pour des raisons de sécurité".
Selon le collectif RVI, le maire et président du Grand-Lyon souhaitait de toutes façons faire avancer le rendu de l'appel. La rumeur d’une mise en péril totale du lieu faisait peur aux "frichards" depuis plusieurs mois. "La friche RVI comporte plusieurs bâtiments indépendants les uns des autres, en conséquence ce sinistre ne peut justifier une fermeture totale du site", estimait le collectif d'artistes restés sur place après le relogement à Lamartine. Selon eux, "le site Lamartine seule proposition faite par la ville de Lyon, n'est toujours pas opérationnel dans sa totalité. A l'heure actuelle, une partie des artistes occupant du site RVI attendent toujours une solution de relogement". A présent, plus que jamais.
Voila un incendie, qui va rendre immédiatement impossible, la présence des artistes, dans un lieu où la justice leur avait accordé six mois de répit. Sur l'attitude 'des officiels'... Ils ont le doigt sur la couture: '...personne ne leur parle ! oui chef, merci chef...'.
Cui bono ?