Mgr de Germay en ouverture de la 4e édition des journées de sensibilisation des curés et des maires, qui se tenait à l’Hôtel de Région. ET/

Incendie, vandalisme, terrorisme : le diocèse de Lyon veut renforcer la sécurité des églises

A l'occasion de la 4e journée de sensibilisation des curés et des maires ce jeudi 13 octobre, le diocèse de Lyon, dans les locaux de la Région AURA, a exposé les mesures qu'il compte mettre en œuvre afin d'assurer la sécurité de ses églises.

Temps de rencontre entre les maires et les paroisses, l'événement est pensé comme un moment de formations sur des problématiques aussi diverses que la préservation du patrimoine face à l'usure, que la lutte contre le vandalisme ou les incendies. L'objectif ? La sensibilisation aux enjeux de sécurité, l'identification des acteurs et les partages d'expériences.

"Il y a un besoin de formation" avance Mgr de Germay. Il souligne : "Une église n'est ni un musée ni une banque. Elle doit être ouverte à tous car c'est un lieu de prière mais aussi un lieu social. C'est un accès libre et gratuit à l'art. Plus les églises sont ouvertes, plus elles sont utilisées, plus elles sont protégées". Néanmoins, il prévient : "Nous n'allons pas mettre des caméras partout. Il faut pouvoir aller prier sans être filmé par quelqu'un en permanence". Pour mémoire, le diocèse compte environ 550 églises dont la grande majorité sont propriétés des communes, à l'exception de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste qui revient à l'Etat. L'archevêque a notamment émis l'idée du financement d'un employé municipal pour faire les ouvertures/fermetures quand la paroisse manque de bénévoles.

18 actes de malveillance antireligieuse en 2021

De fait, le diocèse recense 18 actes de malveillance antireligieuse pour la seule année 2021. "Un chiffre stable par rapport aux dernières années mais largement supérieur à ce qu'on pouvait voir il y a 10 ans" pointe Dominique Monnel, responsable de la sécurité du diocèse de Lyon, un poste unique dans l'Eglise de France, créé il y a tout juste un an. Il précise que ce chiffre est sous-estimé avec peu de plaintes allant au bout de la procédure côté paroisse, et de difficultés de classification des délits. Par exemple, selon cet ancien policier, casser une vitre d'une église n'est pas forcément considéré comme un acte de malveillance antireligieuse.

Balise, chaîne d'alerte et caméra

Pour faire face, le diocèse développe de nouveaux outils comme un réseau de balises déjà mis en place dans une dizaine d'édifices du territoire diocésain. L'idée est de créer une chaîne d'alerte ultra rapide avec à la clé un dispositif policier le plus efficace possible. Des balises aujourd'hui financées par le diocèse. Dans cette même logique, environ 150 églises sont équipées de caméras de vidéo surveillance, cette fois grâce à des budgets d'Etat et ses programmes de lutte contre la délinquance. De nouvelles caméras devraient être installées.

En parallèle, le responsable de la sécurité du diocèse, Dominique Monnel, délivre des formations aux sacristains afin de les sensibiliser aux gestes de base notamment face aux profils inquiétants, pickpockets... "Quand on parle de terrorisme, beaucoup de sacristains disent "Si ça arrive, c'est notre jour". Nous faisons en sorte qu'ils ne se sentent plus seuls". Au total, ces mesures coûteraient entre quelques milliers d'euros et 50 000 euros selon les besoins de l'église.

Les risques d'incendie dans la cathédrale

Le danger que représente un incendie a aussi été évoqué notamment à propos de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste à Lyon. Christophe Margueron, architecte des bâtiments de France et conservateur de la cathédrale, se veut rassurant : "il y a eu beaucoup d'investissements, je ne suis pas inquiet". Il met ainsi en avant le travail effectué ces 25 dernières années, bien avant l'incendie de Notre-Dame de Paris, sur les systèmes électriques, les zones de stockage : "On peut toujours s'améliorer mais tous les points de faiblesses détectés lors des audits sont supprimés. Ce n'est pas la cathédrale qui a le plus de risques." Selon lui, la charpente en bois de la cathédrale serait bien plus récente que celle de Paris du fait de travaux de rénovation. Il conclut en s'interrogeant sur la nécessité d'amener de l'électronique pour surveiller ces espaces alors que ces mêmes outils présentent un risque.

La préservation du patrimoine

Enfin, cette journée a aussi pour but de former les différents acteurs aux processus légaux en matière de patrimoine. Par exemple, on ne peut déplacer un objet classé au titre des monuments historiques sans avertir les autorités légales.  Pareillement, la commission diocésaine d’Art sacré, à l'initiative de l'événement, compte aussi rappeler les règles pour ce qui touche la rénovation. Des experts ont ainsi pu former les édiles et les religieux à ces problématiques encore trop souvent ignorées.

 

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