Les berges de Lyon à la nuit tombée.
Les berges de Lyon à la nuit tombée. @Guillaume Lamy

Insécurité : le préfet recadre les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration

Après que les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration ont estimé que "les Lyonnais et les touristes ne se sentent plus en sécurité à Lyon", la préfecture donne rendez-vous au secteur pour lui expliquer ses actions et ses résultats.

Lundi 12 septembre, par communiqué envoyé à la presse, l'Umih du Rhône - première organisation professionnelle des cafés, hôtels, restaurants, établissements de nuit indépendants, qui regroupe 800 établissement dans le département (principalement à Lyon) - dressait un constat sans appel : "les Lyonnais et les touristes ne se sentent plus en sécurité dans la capitale de la gastronomie". 

"Depuis plusieurs mois, détaillait l'organisation, l’inquiétude grandit face à l’insécurité réelle et constatée chaque jour (à Lyon, NdlR) par les professionnels du secteur. De plus en plus d’agressions et d’actes de violences sont relevés. Les professionnels craignent pour la sécurité de leurs collaborateurs et de leurs clients."

Le syndicat professionnel fustigeait "le manque d’action et de réactivité des élus face au problème grandissant d’insécurité au sein de leur ville". Une pointe lancée en direction des écologistes lyonnais.

Lire : Insécurité à Lyon  - Les salariés des cafés et restaurants font part de leur peur de travailler

Si la Ville de Lyon, comme la Métropole, n'ont pas réagi, le communiqué n'a pas été du goût des services de l'Etat locaux. Dans un courrier envoyé à l'Umih, dont Lyon Capitale a eu connaissance, le préfet du Rhône se dit "étonné de découvrir ces déclarations par voie de presse, sans que l'Umih n'ait préalablement fait part à l'Etat de ces difficultés."

Si la sécurité devient l'affaire de tous - notamment des villes où le maire est l'autorité compétente "pour prendre et faire respecter les mesures nécessaires au maintien de l'ordre, de la sécurité, de la tranquillité et de la salubrité publics sur le territoire de la commune" - , la préfecture a probablement pressenti que la question de l'insécurité soulevée par les professionnels lyonnais de l'hôtellerie et de la restauration pouvait lui être reprochée.


"Au-delà du climat ou du sentiment d'insécurité, l'analyse (...) de l'évolution de la délinquance (s'appuie) sur des données factuelles."

Pascal Mailhos, préfet du Rhône


Le préfet a donc mis "les points sur les i". "Au-delà du climat ou du sentiment d'insécurité, l'analyse et l'appréciation par les services de l'Etat de l'évolution de la délinquance à Lyon s'appuient d'abord sur des données factuelles, chiffrées et vérifiées." Dans son courrier, la préfecture ajoute que "l'évolution, de la délinquance reflète la forte implication des services de police".

Et de citer des chiffres de l'été : -15% de vols avec violence et de vols à l'arraché en juillet dernier (par rapport à juillet 2021), et -27% en août, - 17% d'atteintes à l'intégrité physique en août et -5% d'atteintes aux biens en juillet.

Détaillant la présence de la police sur le terrain, "au plus près des habitants et commerçants", le  préfet donne rendez-vous aux représentants de l'Umih mercredi 14 septembre, "soucieux d'entretenir un dialogue constructif" et pour évoquer les questions relatives à la sécurité des habitants, touristes et commerçants à Lyon.

Insécurité, sentiment d'insécurité, il n'est pas certain que les deux parties se comprennent parfaitement.

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