Dans une note de service révélée, jeudi 3 juin, par Le Parisien, la commissaire, cheffe de la circonscription de Sarcelles (Val d’Oise) rappelle aux policiers de ne plus prendre en chasse les motards ou automobilistes qui refuseraient d’obtempérer lors d’un contrôle. Comme nous le révélions, en 2016, une note similaire existe à Lyon et selon plusieurs sources policières elle est « toujours en vigueur ».
Ce mercredi 2 juin, la commissaire, cheffe de la circonscription de Sarcelles (Val d’Oise) a publié une note, révélée ce jeudi par Le Parisien, dans laquelle elle rappelle aux policiers de ne plus engager de courses-poursuites "si le conducteur du véhicule n’obtempère pas immédiatement aux injonctions visuelles ou sonores", lors d’un contrôle. Nos confrères précisent que cette note de service ne tolère qu’une unique exception, dans le cas d’un délit de fuite commis par "l’auteur d’un crime de sang flagrant".
En 2016, une note sensiblement similaire, concernant la poursuite des deux-roues, existait à Lyon et selon plusieurs sources policières elle est "toujours en vigueur". Contacté, un policier haut placé nous a expliqué que " bien sûr rien n’a changé. "Lyon Capitale" avait fait un article en 2016… Tant qu’une note ne supplante pas une autre, elle est toujours en vigueur. C’est encore le cas ».
Pierre Tholly, secrétaire régional Aura Alliance Police nationale le confirme également, en précisant qu’"il s’agit d’une note nationale, qui préconise de ne pas chasser, c’est-à-dire de ne pas poursuivre les scooters. Cette note est déclinée à Lyon en reprenant mot pour mot la note nationale".
Une note similaire révélée par Lyon Capitale en 2016
En juillet-août 2016, Lyon Capitale avait révélé l’existence de cette note. À la suite de quoi le directeur de la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique) de l’époque nous avait convoqués. Lors de cet entretien, publié dans notre numéro 758 de septembre 2016, nous lui avions demandé de nous confirmer s’il y avait "des consignes pour ne pas arrêter certains délinquants".
Il nous avait alors répondu : "Il n’y a pas de consignes de ne pas arrêter des délinquants. Le rôle des services de police est d’arrêter tous les délinquants. Concernant les courses-poursuites, elles sont parfaitement justifiées lorsque l’on a affaire à un criminel. Par exemple, s’il s’agit d’un go-fast et qu’il y a plusieurs dizaines de kilos de stups. […] Le gamin qui va arriver sans casque en faisant des allers-retours devant une patrouille de police, nous ne demanderons pas à la patrouille de prendre tous les risques pour le coincer. Si on peut l’interpeller, on le fera. Mais si le gamin prend des risques inconsidérés pour échapper aux forces de l’ordre, nous n’allons pas nous aussi nous lancer dans un rodéo et prendre tous les risques pour le rattraper et en faire prendre aux tierces personnes. Pour une contravention de petite classe, est-ce que ça vaut le coup de griller des feux, de prendre le risque de renverser des piétons ou des deux-roues pour interpeller un gamin qui roulait sans casque ?"
Un petit cour de psychologie, c'est tout bon !
Pour faire comprendre à ces gamins que leur problème existentiel ne se résoudra pas en prenant des risques pour leur vie ou celle des autres, risquer la mort et imaginer que leurs parents suivent leur cercueil ?
Qui sait, ça peut faire réfléchir ceux qui n'en ont pas l'habitude parce que trop formatés par les publicités et émissions télé ou autres leur faisant croire que l’esbroufe apporte le bien être ?
En tous cas la conclusion du directeur de la DDSP est, je trouve, très équilibrée et juste.
Pas extrémiste donc !
Pragmatique et bon sens.
Pas de course poursuite pour la sécurité de tous, mais pas de laisser faire non plus