Cinq association ont saisi le Conseil d’État le 15 août dernier contre le gouvernement français pour "excès de pouvoir" concernant la régulation assouplie du loup.
"Alors que le loup, espèce strictement protégée, est encore loin d’avoir atteint un bon état de conservation en France, le gouvernement s’entête à poursuivre un usage abusif des tirs dérogatoires, négligeant l’avis des scientifiques et bafouant même le droit européen." Le 15 août dernier, les associations ASPAS, Ferus, France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité et LPO Birdlife France ont saisi le Conseil d’État d’un recours contre le gouvernement français pour "excès de pouvoir."
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"La France ne peut pas décider seule"
Dans un communiqué publié le 17 septembre, les associations s’indignent que le gouvernement français décrète "sans aucune argumentation, que certains troupeaux seraient non-protégeables, offrant ainsi la possibilité d’abattage de loups sans aucune mise en place préalable de moyens de protection !" Les associations pointent notamment du doigt le nouveau Plan national d’action (PNA) 2024-2029 adopté par la France en février dernier. "Alors que l’objectif d’un PNA est en principe de garantir la conservation d’une espèce, l’État facilite encore plus le tir de loups, tout en appuyant la volonté de l’UE de rabaisser le niveau de protection du grand prédateur", déclarent encore les associations.
Et d’ajouter : "Pourtant, en tant qu’État membre de l’UE et signataire de la directive "Habitats", la France ne peut décider seule de réduire l’effectivité de la protection du loup tant que l’espèce n’a pas atteint un bon état de conservation et reste strictement protégée aux niveaux européen et international." Selon les dernières données de l’Office français de la biodiversité (OFB), la population de loups aurait en effet diminué de 9 % en 2023, "une première depuis le retour spontané du grand prédateur en France au début des années 90", précisent par ailleurs les associations.
"Alors qu’aucune étude ne prouve l’efficacité des tirs létaux pour diminuer la déprédation des loups sur les troupeaux domestiques, il est consternant de voir le gouvernement s’obstiner dans la voie court-termiste de la régulation, plutôt que celle, plus durable, de la coexistence", concluent enfin les associations.
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