Un fournisseur de cire d’abeille isérois a été placé en garde à vue pour escroquerie et abus de confiance après avoir vendu de la cire d’abeille remplie de pesticides à plusieurs apiculteurs.
C’est une histoire dont les apiculteurs auraient pu se passer, alors même que la filière manifestait en février dernier contre la mise en pause du plan Ecophyto et la concurrence déloyale avec les miels importés. Depuis quelques semaines, en effet, différents apiculteurs de Vienne, en Isère, avaient signalé la mauvaise condition de leurs colonies d’abeilles après avoir utilisé des feuilles de cire gaufrées commercialisées par plusieurs sociétés apicoles appartenant à un fournisseur de la région. Face à cette situation, des analyses ont été réalisées, permettant ainsi de révéler la présence de multiples pesticides, hydrocarbure et acide gras bien au-delà des normes.
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Un coup dur pour ces apiculteurs alors qu’Auvergne-Rhône-Alpes est aujourd’hui la première région apicole de France avec 15 841 apiculteurs, soit 22 % des apiculteurs français, et qui assure à elle seule "15 % de la production nationale de miel (4 796 tonnes en 2020 pour 31 791 tonnes en France)", comme l’indiquait la Région dans son Plan régional filière apicole 2023-2027.
Le mis en cause placé en garde à vue
Une enquête a finalement été ouverte par les agents de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (CCRF) de la Direction départementale de la protection des populations de l’Isère (DDPP 38) à propos de la qualité de cette cire d’abeille vendue par le fournisseur. Ce dernier à, quant à lui, été placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire pour "tromperie, tentative de tromperie, pratiques commerciales trompeuses, vente de produits agricoles falsifiés, escroquerie et abus de confiance", indique le parquet de Vienne. À l’issue de sa garde à vue, le fournisseur a été remis en liberté, dans l’attente de sa convocation par le juge d’instruction de Vienne. Une perquisition a également été réalisée par la police avec l’aide de la Direction générale de la concurrence, consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Toujours d’après la Région Auvergne-Rhône-Alpes, entre 2019 et 2020, la filière apicole a connu une bonne dynamique avec une augmentation de 15 % de ruches déclarées. Mais elle reste cependant un secteur fragile, dépendant des conditions climatiques, mais aussi des pesticides utilisés par les agriculteurs. Le parquet de Vienne précise par ailleurs que, dans ce contexte, le DGCCRF a réalisé le contrôle de 353 établissements et 145 prélèvements "dans le but de vérifier l’authenticité et la conformité des miels" en 2023.
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Pourquoi il y a un intérêt à "tricher" dans ce monde ?
Pour l'argent.
Pourquoi les analyses ne sont pas systématiques ?
Parce qu'elles coûtent trop cher.
C'est toujours la même chose, jusqu'à notre autodestruction, ou on change d'économie ?