Depuis une semaine, les gaziers de GRDF sont mobilisés pour l’amélioration de leurs conditions de travail notamment lors des interventions dans les Zones Urbaines Sensibles (ZUS) de Lyon et son agglomération. Ils étaient ce mercredi 12 octobre, au matin, devant le siège régional.
Camion rouge tagué, pancarte CGT et FO levée, les gaziers de GRDF se sont rassemblés ce mercredi 12 octobre devant le siège régional, dans le 7e arrondissement de Lyon. L'objectif : interpeller la direction sur le cahier de revendications. En grève depuis une semaine, seules les interventions d'urgences sont maintenues.
Le mouvement social rassemble les 3 secteurs lyonnais de GRDF : Saint-Fons, Vaise et Villeurbanne. Ce qui représente une petite centaine de salariés techniciens. Gleizé et L’Arbresle ont également adopté les revendications.
"Ils se font cracher dessus, il y a aussi des agressions verbales, des vols dans les véhicules", Stéphane Letourneur, délégué syndical CGT Région Sud-Est
"Aujourd'hui, les salariés qui partent en intervention sur le terrain en ZUS se sentent en insécurité. Ils se font cracher dessus, il y a aussi des agressions verbales, des vols dans les véhicules. En intervention en soirée ou le week-end, ils sont confrontés aussi aux personnes alcoolisées ou droguées. Quand ils sont obligés de couper le gaz, certaines personnes ne comprennent pas et deviennent violentes. Ce qu'on demande, c'est qu'à chaque intervention en ZUS les techniciens soient au moins deux sur le terrain", déclare Stéphane Letourneur, délégué syndical CGT Région Sud-Est. Les délégués syndicaux attendent également des propositions de la direction lors d'un entretien qui était prévu à 13 heures et une révision des salaires à la hausse, qui démarrent pour la plupart au SMIC. L'intervention à deux agents techniciens est aussi une manière d'internaliser des métiers qui sont actuellement sous-traités par GRDF.
"Pris à partie dans des réseaux de drogue"
Cette bataille n'est pas vaine. Le groupe GRDF Sud Est, qui réunit la région Auvergne-Rhône-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a accepté, pour Marseille et Avignon, la présence de deux techniciens sur le terrain pour les ZUS et l'embauche supplémentaire pour pallier les manques de personnels. Les techniciens ont, pour certains, obtenu une prime ZUS. Pour Clément, venu encourager ses collègues de Lyon, les interventions à Avignon devenaient trop dangereuses. "On pouvait se retrouver pris à partie par des réseaux de drogue. Certains de nos collègues ont vécu des séquestrations, des fouilles armées. Aujourd'hui, après plus d'un an de lutte, nous avons obtenu la reconnaissance de 23 zones sensibles sur le secteur d'Avignon, Arles, Orange et Carpentras."
Dans le Rhône on compte 30 ZUS, d'après le système d'information géographique de la politique de la ville édité par le Secrétariat Général du Comité Interministériel des Villes. À Lyon, on retrouve les Pentes de La Croix-Rousse, la Guillotière, États-Unis, La Duchère et Mermoz. Mais aussi, des quartiers à Villeurbanne, Meyzieu, Oullins, Vaux-en-Velin, Vénissieux... "En une vingtaine d'années, la situation dans Lyon et ses alentours s'est nettement dégradée. Depuis 2010, je ne me sens plus serein lorsque je me déplace en intervention seul. Notre uniforme est vu comme une marque d'autorité par certaines personnes alors elles sont hostiles à notre arrivée", déclare Gérard, technicien GRDF.
Plusieurs corps de métier touchés par l'insécurité
La sécurité fait débat depuis quelques années dans les grandes métropoles vis-à-vis des civiles, de la police et même des pompiers. En septembre dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est notamment venu à la rencontre des unités de CRS mobiles place Gabriel Péri après le lynchage de trois policiers à la Guillotière, en juillet dernier.
"On cogite quand on voit que notre intervention se passe rue de Marseille, savoir où est-ce qu'on va pouvoir se garer en sécurité. On ne laisse plus nos affaires personnelles dans les camions étant donné le nombre de fois que l'on s'est fait casser des véhicules. Quand je demande à des personnes d'évacuer à cause d’une fuite de gaz, certains m'invectivent alors que je suis là pour la sécurité", constate Gérard. Il déplore que les emplois ne soient pas assez attractifs et que par conséquent il manque du personnel pour être plusieurs en intervention.
La préfecture du Rhône va proposer un rendez-vous au représentants de GRDF pour aborder ces thématiques. Cela avait déjà été le cas en début de semaine pour SOS Médecins.
Sandrine Rousseau EELV pourrait leur étendre sa demande de protection !
S'il n'y avait que les techniciens de GRDF qui ont peur pour leur "intégrité physique"