"Jamais Lyon n'a fait défaut à l'Arménie"

C'est par cette phrase, prononcé sur le mémorial du génocide arménien Place Antonin Poncet que Gérard Collomb a achevé son discours. Le 24 avril était organisée pour la première fois la commémoration française officielle du génocide de 1915.

À Lyon, il était tout naturel que cette journée hommage du 24 avril se déroule sur la Place Antonin Poncet, auprès du Mémorial du génocide arménien. Représentants de la communauté arménienne, élues de toute la métropole, parlementaires se sont succédé pour déposer des gerbes de fleurs aux pieds des " feuilles " de pierres du monument installé 13 ans plus tôt. Cette cérémonie est désormais " inscrite au calendrier républicain " selon les mots de Caroline Gadou, sous-préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes. La participation de policier en uniforme pour le dépôt de gerbe, la tribune agrémentée drapeaux français, arméniens, européens et lyonnais, tout est fait pour le faire comprendre.

" Cette journée aurait dû exister depuis longtemps "

Cette première journée, promesse de campagne d'Emmanuel Macron a réuni à Lyon aux alentours de 1500 personnes installées sur les sièges bleus de la mairie ou debout autour. " Une bonne idée " pour David, 19 ans, drapeau arménien sur le dos installé un peu à l'écart avec deux amis " il faut que tous les pays comprennent ce qu'il s'est passé ". Isabelle, 51 ans a préféré trouver refuge sur un banc, sous l'ombre des arbres qui longe la place. Elle aurait assisté aux commémorations " officielles ou pas ". Son jugement sur cette journée est plus sévère " Cela aurait dû exister depuis longtemps ". Robert, 73 ans, confirme cet avis, cette cérémonie officielle " devait être faite " pour lui ce n'est " qu'une compensation à l'absence de condamnation pour négationnisme ".

Sur l'estrade les déclarations s’enchaînent entrecoupées par le vent ou par les poèmes en arménien ou français. Sous les arbres les discussions restent animées, une femme âgée assise aux derniers rangs tente vainement un chut de la main. Raffi, 28 ans, venus en famille, regrette " l'accumulation des discours d'hommes politiques présents pour être présents ", observant du coin de l’œil Étienne Blanc, vice-président du conseil régional s'installer pour prendre la parole. Il reste toutefois satisfait que la commémoration ait lieu, " elle prouve l'engagement de la France contre le négationnisme, pour l'Arménie. ". Le négationnisme est omniprésent dans les esprits et les mots en ce 104e anniversaire du génocide. Tous s'accordent à considérer que " la négation du génocide par la Turquie prolonge le crime ". C'est la suite attendue par toute la communauté arménienne réunie en ce jour si particulier " La France doit mettre bien plus la pression sur la Turquie pour qu'elle reconnaisse ce qu'elle a fait ", résume Isabelle.

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