Le débat autour du changement de nom de la rue Bugeaud, dans le 6e arrondissement de Lyon, nourrit des tensions entre la mairie centrale de Lyon et celle du 6e arrondissement.
Alors que plusieurs associations ont demandé la débaptisation de cette rue, en raison des agissements controversés du maréchal Thomas Bugeaud au XIXe siècle, la mairie de Lyon a entamé une réflexion sur le sujet. Cependant, le maire du 6e arrondissement, Pascal Blache (LR), s'y oppose fermement, dénonçant une "diversion stérile et coûteuse".
Qui était Bugeaud ?
Thomas Bugeaud, militaire et maréchal de France au XIXe siècle, est une figure historique qui a joué un rôle important durant la colonisation de l'Algérie. Gouverneur général de l'Algérie de 1840 à 1847, il est tristement célèbre pour sa politique de "terre brûlée" et les violences extrêmes infligées aux populations locales, notamment les enfumades, une méthode brutale de répression qui consistait à asphyxier des groupes d'insurgés réfugiés dans des grottes. Si ses actions ont été saluées à l'époque par certains pour leur efficacité militaire, elles sont aujourd'hui largement condamnées comme des actes inhumains et répréhensibles.
Si nous cédons aujourd'hui, d'autres figures pourraient subir le même sort
Pascal Blache, maire du sixième arrondissement a publié vendredi un communiqué affirmant son refus de débaptiser la rue Bugeaud. Selon lui, une telle initiative constituerait "une réécriture subjective de l’histoire de France", et détournerait les ressources publiques de défis plus urgents tels que la sécurité, la rénovation des infrastructures et le soutien aux commerces locaux. Il insiste également sur les coûts qu'implique un changement de nom : modification des plaques de rue, mise à jour des documents administratifs et informations des habitants.
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Blache met en garde contre un effet boule de neige : "Si nous cédons aujourd’hui, d’autres figures historiques pourraient subir le même sort, menaçant l'équilibre entre mémoire et contexte."
"J'aurais préféré qu'il continue le dialogue avec moi plutôt que de faire des déclarations comme ça"
Du côté de la mairie de Lyon, Sylvie Tomic, adjointe en charge de la mémoire, regrette le plan d'action de Pascal Blache. "Je regrette la communication de Pascal Blache", confie-t-elle à Lyon Capitale. "Je l'ai tenu informé de mes échanges avec les associations, j'ai été très transparente avec lui, et j'aurais préféré qu'il continue le dialogue avec moi plutôt que de faire des déclarations comme ça." Sylvie Tomic affirme ne pas avoir été prévenue de la publication de ce communiqué.
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Une instance interne est montée et va étudier le cas de la rue Bugeaud au printemps
Elle précise que le processus de réflexion - quant à la débaptisation de cette rue perpendiculaire à la rue Garibaldi - est toujours en cours, et qu’une instance interne pour examiner cette demande est "en train d'être montée." Cette dernière, qui devrait être constituée au cours du premier trimestre de 2025, consacrera ses temps d'échange à débattre autour de la politique mémorielle de la ville. Le dossier de la rue Bugeaud sera l'une des priorités de cette instance. Des universitaires et historiens seront adjoints aux réunions, pour "(les) éclairer sur les décisions à prendre sur des sujets comme ça qui sont épineux", explique Sylvie Tomic.
"Les agissements de Bugeaud sont tout à fait condamnables"
La mairie de Lyon semble pencher en faveur d’un changement de nom, tout en prenant le temps de consulter les citoyens et les élus concernés. "Les agissements de Bugeaud sont tout à fait condamnables. Non seulement lors de la colonisation de l'Algérie, mais même dans d'autres contextes. Bugeaud est un personnage qui a commis des actes répréhensibles", pointe Sylvie Tomic.
Idiotie face à l'idiotie...
et pendant ce temps l'intelligence des connaissances pleines et entières devient quoi ?
1 - Le maire du 6ème fait croire qu'il s'agit de réécrite l'Histoire, de "destabiliser", etc.
Sauf que depuis le début, les massacres ont été masqués pour privilégier "le commerce (la colonisation). Ce sont eux les "effaceurs de l'Histoire.
2 - Débaptiser revient à supprimer l'existence de ces crimes. C'est exactement la même chose que pour le 1.
Il y a une différence entre "dire qu'une chose existe" et "la glorifier". Un nom de rue est vécu comme "une gloire" alors que ça n'a pas lieu d'être. C'est juste "pour la mémoire". Mais c'est sûr que d'habituer dans une rue avec un nom glorieux, ça fait plus classe socialement que d'habiter "Rue des abrutis" ! 😀
Une "cancel culture" face à une autre "cancel culture", c'est vraiment lamentable.
Notre monde court à sa perte fautes de connaissances complètes des situations, des causes et des effets.
Complétons les plaques de noms de rue par des explications.