INTERVIEW - Mardi 11 septembre, onze personnes, parmi lesquelles sept policiers, ont été interpellées dans la banlieue de Lyon, dans le cadre d’une enquête pour "corruption et trafic d'influence". Avec cette nouvelle affaire, Jean-Paul Borrelly du syndicat Alliance à Lyon craint pour l’image des policiers du département et souhaite qu’ils ne soient pas stigmatisés.
Lyon Capitale : Quel est l’état d’esprit des policiers lyonnais ce mardi ?
Jean-Paul Borrelly : Pour ma part, je suis consterné et abasourdi. J’ai encore du mal à y croire, à vrai dire. Mais il faut être prudent, il ne s’agit que d’interpellations dans le cadre d’une enquête. Les faits délictueux ne sont pour l’instant pas prouvés. Il y a des questions en suspens, auxquelles il faut désormais répondre, et, nous l’espérons, le plus rapidement possible. Si les faits sont avérés, s’il y a eu dérives, les sanctions liées à ces dérives seront assumées.
Ne peut-on pas regretter le timing de ces interpellations qui interviennent quelques jours seulement après la révocation de Michel Neyret de la Police nationale ?
Clairement non. Il est vrai que les policiers lyonnais ont passé une année délicate avec cette affaire, mais on ne peut absolument pas regretter ce timing. Il y a une enquête qui a évolué et a abouti à ces interpellations maintenant. Ça tombe quand ça tombe. Il n’y avait pas de raison de différer ces interpellations.
Mais ne craignez-vous pas que l’image de la police ne souffre de cette nouvelle "affaire" ?
Quels que soient les résultats de ces interpellations, il y a déjà un impact négatif sur l’image de la police. Maintenant, j’aimerais me faire le porte-parole des policiers qui travaillent chaque jour du mieux possible. La pire des dérives serait de stigmatiser l’ensemble des policiers. Je refuse que l’on fasse d’une particularité une généralité. Les services de police font partie des services les plus surveillés. Aujourd’hui, ces interpellations sont également la preuve que le système fonctionne. Ce n’est pas l’omerta, pas la loi du silence !
Alliance: syndicat corporatiste de droite extrême. Toutes leurs prises de position sont à prendre avec des pincettes voire avec une longue louche...
eh quoi? donc quand il dit qu'il ne faut pas stigmatiser l'ensemble de la police, il ne faut pas l'écouter?