Jérémie Bréaud
Jérémie Bréaud

Jérémie Bréaud : "le pays n'a jamais été autant à droite"

Jérémie Bréaud, maire de Bron et président de la fédération Les Républicains du Rhône, est l'invité de 6 minutes chrono.

Le président de la fédération LR du Rhône se réjouit de la formation du gouvernement de Michel Barnier qui fait la part belle à des élus de la région : "pour le Rhône, c'est une vraie fierté d'avoir François-Noël Buffet, ministre de l'Outre-mer, qui a une vraie connaissance puisque ce sont des questions qu'il côtoie depuis un temps au Sénat et puis également aussi, c'est vrai, une vraie surprise, une vraie bonne surprise avec Alexandre Portier qui est ministre délégué à la réussite scolaire et à l'enseignement professionnel étant lui-même professeur et maîtrisant ces sujets-là".

Le maire de Bron balaie aussi les accusations sur la faible légitimité démocratique des LR à gouverner : "si on additionne le nombre de voix, le pays n'est pas à gauche, le pays n'a jamais été autant à droite".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Jérémie Bréaud

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Jérémie Bréaud. Vous êtes maire des Républicains de Bron, président de la fédération des Républicains du Rhône. Je voulais revenir avec vous sur la composition du gouvernement Barnier, dans lequel on retrouve beaucoup de ministres à l'air. Comment en est-on passé en un été de pas de coalition, pas de compromission, on ne peut pas faire cause commune avec les macronistes, à ce gouvernement qui n'est pas un gouvernement de cohabitation, qui est finalement une sorte d'alliance entre la Macronie et les Républicains ?


Ce n'est pas tout à fait ça, c'est simplement, chacun a pu constater que depuis deux mois, depuis la dissolution du mois de juin et les élections qui ont eu lieu fin juin, début juillet, la France s'était plongée dans un chaos total, chacun revendiquait sa victoire. Et effectivement, à un moment, en responsabilité dans l'intérêt général du pays, à un moment on s'est dit, à un moment où il y a eu une main tendue du président et qu'à un moment où les conditions étaient clairement exprimées pour mettre en place une vraie politique de droite, puisque finalement le pays n'a jamais été aussi à droite que maintenant, on le voit bien aux dernières élections, et c'est pour ça, en responsabilité, étant un parti historiquement de gouvernement, dès le moment où on avait les coups des franches pour mettre en place ce pour quoi on se bat depuis des années, il était de notre responsabilité d'y aller.


Parce qu'on passe quand même d'un parti, votre parti, qui avait même refusé d'appeler à voter pour Emmanuel Macron au second tour face à Marine Le Pen, c'était par exemple le cas de Bruno Retailleau qui avait préféré voter blanc et qui aujourd'hui est ministre de l'Intérieur d'Emmanuel Macron, voilà, là encore une fois, comment on en est arrivé là à ce que des interdits finalement sautent ?


Vous savez, la France souffrait d'un manque de, et la politique d'Emmanuel Macron manquait de clarté, là au moins les choses sont claires, il y a effectivement un gouvernement massivement LR mais aussi avec d'autres composantes. Au moins on va pouvoir enfin mettre en place notre programme, plus de sécurité, plus de contrôle sur l'immigration, enfin essayer de faire baisser la dette qui est juste monumentale, donc à partir du moment où on a encore une fois la possibilité de prendre nos responsabilités et de mettre en place ce pour quoi on se bat, c'était normal d'y aller. Concernant votre question, Emmanuel Macron, ça fait depuis quasiment le début de son premier mandat que je dis, mais comme beaucoup d'autres, qu'on va droit dans le mur, en voulant tuer la gauche traditionnelle et la droite traditionnelle et finalement en s'érigeant comme le seul rempart face aux extrêmes, la digue au fur et à mesure des élections commençait à se fondre, aux dernières élections, elle s'est littéralement fissurée et on avait le chaud entre quoi ? Entre Jean-Luc Mélenchon, mais quand on aime la France comme nous on l'aime, c'est juste impossible de laisser la clé du pays entre les mains de la gauche extrême, maintenant il y a eu effectivement, lorsqu'au lendemain du second tour législatif, le message était très simple, c'est Emmanuel Macron nous a laissé, enfin nous a emmené droit dans le mur depuis des années, c'était pas question de l'aider si on n'avait pas un minimum de garantie, c'est pour ça qu'avec Laurent Wauquiez il y a eu ce pacte législatif avec une dizaine je crois, une douzaine de mesures fortes. A partir du moment où on a eu la certitude qu'Emmanuel Macron enfin comprenne ce à quoi les Français aspiraient, et à partir du moment où pendant deux mois…

Mais vous pensez réellement que vous allez répondre aux attentes exprimées par les électeurs lors des législatives, parce qu'il y avait une majorité finalement si on additionne, pour revenir à la retraite à 60 ans, il y avait une majorité pour plus de services publics, c'est pas forcément ce vers quoi on va...


C'est pas l'analyse que nous faisons, vous allez quand même pas me dire que c'est l'addition de la gauche extrême qui a gagné les élections début débuter.
Non, si on additionne le nombre de voix, le pays n'est pas à gauche, le pays n'a jamais été autant à droite, c'est juste une question de bon sens, et ce sont les chiffres qui le disent. Moi ce qui m'a profondément choqué samedi, le gouvernement était annoncé sur les coups de 20h, et dès 20h02 on voyait déjà tout un tas d'élus, souvent d'extrême gauche, qui vous disaient on va droit dans le mur avec ce gouvernement, mais il faut laisser la chance à ce gouvernement, et c'est ce que je vous disais en introduction. À partir du moment où on aime la France, à partir du moment où on s'engage au service de la France et quel que soit son bord politique, au lieu de tomber dans l'optique à niveau de la petite politique politicienne, il faut espérer que ce gouvernement puisse réussir. Je ne dis pas qu'il faut aller jusqu'à le soutenir, parce que pour certains c'est trop compliqué, mais au moins espérer que ce gouvernement réussisse, puisque si ce gouvernement ne réussit pas, ça laisse quand même des lendemains qui risquent de déchanter.


Et comment on en arrive à ce que vous, les républicains, qui avez longtemps dit que la France était le pays qui est champion du monde des prélèvements, finalement ce soit vous qui alliez augmenter les impôts ?


Ce n'est pas tout à fait ça, Michel Barnier n'a pas dit tout à fait ça hier.


Dees hausses de prélèvement ciblées pour les plus riches, pour les entreprises qui s'en sortent bien...


Je comprends votre question, mais est-ce que vous vous rendez compte aussi de l'état de la dette en France ? Est-ce qu'on continue en restant aveugle à la situation ? Non mais l'engagement, en prendre nos responsabilités, on aime la France, c'est ça le gaullisme, c'est ça le gaullisme social. Il n'a pas dit qu'il allait y avoir une augmentation d'impôts, il a dit qu'il allait y avoir une augmentation d'impôts ciblées, zéro hausse pour les classes populaires, pour les classes moyennes. Effectivement un effort de solidarité nationale pour les très hauts revenus et également aussi pour les très grandes entreprises. Mais le message il est clair, je pense que tout le monde l'a compris, sauf celles et ceux qui veulent faire de la petite polémique. Mais en tout cas, moi ce que je vois, c'est que j'ai beaucoup d'espoir pour ce gouvernement. Effectivement, il y a beaucoup de têtes inconnues du grand public, mais laissons comme on dit la chance au produit. En tout cas, pour le Rhône, c'est une vraie fierté d'avoir François-Noël Buffet, ministre de l'Outre-mer, qui a une vraie connaissance puisque ce sont des questions qu'il côtoie depuis un temps au Sénat et puis également aussi, c'est vrai, une vraie surprise, une vraie bonne surprise avec Alexandre Portier qui ministre délégué à la réussite scolaire et à l'enseignement professionnel étant lui-même professeur et étant également, enfin maîtrisant ces sujets-là. C'est plutôt, c'est plutôt bien. On doit se réjouir. Vous savez, il faut se réjouir des réussites des uns et des autres.

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