Alain Barberis, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police nationale, revient sur les mesures annoncées par le ministre de l'Intérieur en direction des agents mobilisés lors des Jeux olympiques 2024.
Le 18 janvier dernier, environ 300 policiers se rassemblaient devant la préfecture du Rhône pour dénoncer l'absence d'organisation à quelques mois des Jeux olympiques 2024. A Lyon, le Groupama Stadium accueillera plusieurs matchs de la compétition de football féminin.
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Une dizaine de jours plus tard, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé une série de mesures en direction des agents du ministère mobilisés pour assurer la sécurité des Jeux olympiques 2024. Des primes allant jusqu'à 1 900 € pour les agents mobilisés en Île-de-France, la garantie de 15 jours de congés ou encore une aide supplémentaire à la garde d'enfants. "On a été en grande partie entendu", se félicite Alain Barberis, invité de 6 min Chrono.
La retranscription intégrale de l'entretien avec Alain Barberis
Lyon Capitale : Quel regard vous portez sur cet ensemble de mesures annoncées et puis quelles étaient celles que vous attendiez le plus ?
Alain Barberis : Ecoutez, déjà au niveau de nos revendications, en grande partie on a été entendus donc c'est déjà, ça va dans le bon sens. Bien évidemment, il a fallu quand même qu'on organise une journée noire, vous le savez, il y a eu une grosse mobilisation de l'ensemble des agents du ministère de l'Intérieur. Sur les annonces qui ont été faites, nous sommes satisfaits en partie, en grande partie, sur déjà avoir une projection sur les congés, puisqu'il y a encore moins d'un an, il ne devait y avoir aucun congé, notamment entre le 15 juin et le 15 septembre. Aujourd'hui, on va avoir vraiment trois semaines pendant les Jeux où en effet les agents vont être monopolisés pendant 100% de présence sur le terrain.
Donc on a pu déjà faire en sorte d'avoir plus de congés, même s'il va y avoir une restriction. Donc nous, ce qui est important, c'est qu'il fallait qu'il y ait une reconnaissance par rapport aux sacrifices que vont faire notamment les policiers en première ligne. C'est un événement planétaire, c'est un événement où l'image de la France va être importante. En termes de sécurité, les policiers sont là justement pour assurer et faire en sorte que ces Jeux puissent fonctionner du mieux que possible. Ensuite, vous avez parlé de primes, bien évidemment, ça c'est partie de la reconnaissance. Il y a des avancées qui sont clairement là.
On a entendu une prime qui pourra aller jusqu'à 1900 euros, 1600 euros sur notre département puisque nous accueillons un site olympique au Groupama Stadium. Donc ça aussi, c'était une revendication importante puisqu'il va y avoir un travail encore plus important sur Lyon. Concernant l'accompagnement social, il y a des avancées mais on reste encore sur des interrogations, sur des questions donc cela arrivera dans les prochaines semaines sur lesquelles on va avoir une attention très particulière puisque la reconnaissance, elle se fait tant en termes de primes, mais elle doit avoir aussi, il ne faut pas que la prime soit engagée derrière que pour garder les enfants.
Donc, on a un gros travail à faire avec la préfecture du Rhône sur des pistes de réflexion. Je profite de votre émission pour lancer un appel au niveau des collectivités, que ce soit la métropole de Lyon, que ce soit les communautés de communes, le conseil régional et toutes les collectivités qui pourraient nous aider, comme ça peut être le cas, notamment pendant Covid, puisque toujours les policiers sont employés et surexposés pour pouvoir assurer encore une fois cette manifestation qui va être très importante. Donc, on a besoin aujourd'hui, plus que jamais, dans quelques mois, de trouver des structures, trouver des modes de garde pour que nos policiers puissent faire leur travail de manière sereine.
LC : Vous parlez de la garde des enfants, notamment. Est-ce qu'il y a d'autres points encore d'inquiétude, d'interrogation avant l'événement ?
Écoutez, aujourd'hui, nos collègues vont pouvoir déjà prévoir leur congé, ce qui n'était pas encore le cas il y a un peu plus d'une semaine. Le ministre a annoncé et a fait un courrier le jour de nos vœux d'ailleurs le 30 janvier dernier. Donc, il a profité de nos vœux pour pouvoir répondre à nos revendications au niveau d'Alliance Police Nationale. Ce qui est très encourageant, et ça, c'est très important à le dire, c'est que notre ministre, il y a un an, lors de nos vœux en 2023, nous a dit qu'Alliance, on avait des petits bras concernant la prime de danger, la prime de risque. Donc aujourd'hui, il répond aussi sur un nouveau chantier sur notre prime de danger qui va être annoncée comme plus importante dans les mois à venir. Il y a un chantier de travail, de groupe de travail qui se met en place et ça, c'est très important pour nous aussi, puisqu'on doit pérenniser et reconnaître la dangerosité de notre métier.
LC : Il y a eu des mesures d'augmentation à long terme aussi, je crois, 50 euros déjà cet été, 50 euros en 2025.
Alors ça, c'est dans un autre volet, en effet, dans le cadre de la Lopmi où on va dire qu'on a obtenu une prime de voie publique qui n'était pas encore appliquée, qui aurait dû l'être. Et on a enfin défini, parce que nous souhaitons, notre vocation, c'était de pouvoir étendre un maximum d'agents sur la voie publique, puisque la dangerosité, elle est pour tous ses collègues qui s'employaient sur le terrain 24 heures sur 24. Et oui, on attend de voir.
Vous avez également une revalorisation pour les agents administratifs, qui ne faut pas oublier, qui également doit être reconnue comme telle. Donc oui, ça va dans le bon sens. Maintenant, toutes ces annonces qui ont été faites, bien évidemment, on va rester prudent et on va accompagner dans le cadre d'un protocole spécial olympique. Donc, on va s'assurer que tous les engagements du ministre soient bien écrits noir sur blanc. Et donc, nous serons le syndicat majoritaire à faire en sorte que ce protocole soit abouti.
Des problèmes... de fric, de fric, et de fric ! 😀
Le meilleur moyen de protéger les forces de police, c'est de mettre en place un système économique qui ne soit plus fondé sur "la guerre commerciale". Car une société violente produit des citoyens violents.
Et pour les suicides de policiers, première cause des morts dans la police, qu'est-ce qui est prévu ?
Des cours de psycho ? non ? toujours pas ?
La formation est la clé de tout.