Ecoles, universités, chercheurs, hôpitaux se mobilisent contre les réformes du gouvernement. Ce mardi 10 mars, la Coordination Nationale des collectifs de Parents et enseignants a appelé à une journée nationale d'action dans l'éducation nationale.
Toute la journée, Lyon Capitale se mobilise pour être auprès des grévistes. Reportages, décryptages et analyses permettront de mieux comprendre les revendications des grévistes tout au long de la journée. (La page est à réctualiser régulièrement). Une manifestation est prévue cet après-midi à 14h. Le départ se fera place des Terreaux (Lyon 1er). Cette journée du 10 mars précéde une autre grande journée de mobilisation demain, mercredi, de "la maternelle à l'université". En cause les réformes Darcos (éducation) et Pecresse (Enseignement Supérieur et Recherche).
A Lyon et dans le Rhône, plus d'une vingtaine d'actions multiformes seront organisées. Occupation des écoles la nuit à Meyzieu, apéritif et goûter contestataire à Rilleux ou Décines, petit-déjeuner revendicatif et "service d'accueil maximum"sur les pentes de la Croix-Rousse.
22h30. La soirée se poursuit à Mornant autour d'un repas, de la musique et différentes prises de parole. Dans le Rhône, plusieurs 'nuits des écoles' étaient mises en place. A Genay, par exemple, ils étaient quarante, parents et enseignants, à 22 heures à faire le bilan des actions menées depuis novembre et à réfléchir aux moyens d'action.
19h30. Grosse mobilisation dans l'Ouest de Lyon. Une digue de cartons a été érigée à Mornant (Monts du Lyonnais). Cartons surlesquels on pouvait lire les récriminations des parents d'élèves et des enseignants qui étaient ensuite rassemblés pour un grand cri de protestation.
19h. Les profs du lycée Doinseau de Vaulx-en-Velin entame l'occupation de leur lycée pour protester contre les suppressions de postes prévus pour la rentrée prochaine. 'A cause de 14 élèves en moins, on supprime une seconde. Cela s'ajoute à la suppression de deux postes de professeur de français. Dans certaines secondes et terminales, on va se retrouver à 34 par classe', précise un enseignant.
18h15. Le plus gros cortège est à Villeurbanne : malgré la pluie, 150 personnes sont partis de l'hôtel de ville. Parmi eux, Jean-Paul Bret, le maire (PS) de la ville. Une instit résignée : 'ça fait longtemps qu'on est mobilisé. Cette journée ne changera pas grand chose'. Sa collègue, plus optimiste : 'tant que Darcos ne bouge pas, on continue'.
17h30. Ça manifeste à Bron, Vénissieux, Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. Mais aussi à la Duchère. Bref, là où les écoles sont les plus concernés par la suppression des postes RASED. A la Duchère, manifestation des six groupes scolaires de La Duchère (Lyon 9e). Louis Lévêque, adjoint (PCF) au maire de Lyon chargé de la politique de la ville, était l'un des rares élus qui a suivi cette journée de mobilisation dans l'éducation. 'Si l'Education Nationale n'y met pas les moyens, la réhabilitation urbaine - qui concerne la Duchère - ne suffira pas. C'est une dynamique de réussite globale qu'il faut insuffler.'
16h. Après avoir été rejoints par les étudiants de Lyon II, on compte désormais 1500 manifestants dans le cortège qui doit se diriger vers le Rectorat de l'acédémie de Lyon.
15h10. Finalement la manifestation a grossi et le cortège déploie désormais un millier de manifestants environ. En plus des enseignants du primaire, la manifestation réunit également des enseignants-chercheurs et quelques lycéens.
15h. Lyon II. 'Tricheurs! Tricheurs! Tricheurs!' Les 1300 étudiants réunis en AG à Lyon II ont voté pour la continuité du blocage avec 644 voix pour et 637 voix contre. Vu les résultats contestés, une nouvelle AG est à nouveau convoquée demain, mercredi sur le campus des quais (Lyon 7e).
14h45. Lyon II. La tension se fait de plus en plus perceptible sur le campus des quais. Les étudiants sont toujours en train de recompter leurs voix et l'ambiance devient électrique. Ils attendent depuis bientôt trois heures sous la pluie en étant empêchés d'aller à la manif' des Terreaux.
14h30. Lyon II. L'AG n'est toujours pas terminée. Les étudiants se comptent et se recomptent. Un premier vote a décidé de la continuité du blocage à une voix près. Ce qui explique, en partie, la faible mobilisation pour la manifestation au départ des Terreaux où l'on dénombre actuellement environ 300 personnes seulement; les étudiants de Lyon II fournissant traditionnellement le gros des troupes.
13h30. Vaulx-en-Velin. L'école Anatole France est fermée tandis que les parents d'élèves de Gagarine n'ont, pour la plupart, pas envoyé leurs enfants (opération école morte). Après s'être réunis en AG, la cinquantaine d'instits grévistes ont pique-niqué sous la pluie avec des parents d'élèves, soutenus par quelques élus. Claire Parichon, une parent d'élève de l'école Mistral, explique : 'On continue à être dans le mouvement d'autant plus qu'à Vaulx-en-Velin, on sait que des postes vont être supprimés à la rentrée. On nous annonce moins de suppression de postes RASED mais pour compenser le rectorat supprimera davantage de postes REP destinés par exemple à déboubler des classes. C'est une catastrophe!'
12h. Campus de Lyon II sur les quais (Lyon 7e). Depuis une semaine, le campus est bloqué. Plus de 1300 étudiants réunis dans une cour intérieure de l'université débattent de la suite à donner au conflit. Le mot d'ordre: 'Le gouvernement est discrédité. La Guadeloupe nous a montré le chemin. Nous avons notre destin entre les mains. Si on n'arrive à s'unir, on pourra faire tomber le pouvoir'. Le comité anti-blocage s'organise. Des étudiants épaulés par des enseignants de droit non grévistes organisent des cours clandestins.
11h30. Témoignage. Groupe scolaire Aveyron (Lyon 4e). Lisbeth Brolles est psychologue scolaire dans 12 écoles du 1er arrondissement. Elle suit une centaine d'enfants sur l'année, les cas les plus urgents. 'Je suis inquiète car des postes d'enseignants vont être supprimés. Des enfants ne seront plus suivis. Il y a un climat d'inquiétude et de mal être depuis le début de l'année. Supprimer les RASED en prétextant qu'il y a toujours de l'échec c'est stupide. C'est comme ne plus donner de médicaments, parce qu'il y a toujours des rhumes'. Mme Brolles ne consacre qu'une seule heure sur l'ensemble de l'année scolaire à rencontrer les parents des enfants qu'elle suit. 'L'enfant vient déposer à l'école son mal-être qu'il ne peut exprimer en famille. Pour qu'un gamin retrouve sa place d'élèves, il faut donc effectuer un travail avec la famille. C'est un leurre de séparer l'école et la vie en dehors'. Les RASED (Réseaux d'Educations d'AIdes Spécialisés aux Elèves en Difficultés) apportent une aide spécifique aux élèves en difficultés à la demande des enseignants. Le réseau comprend des enseignants en charge des difficultés d'apprentissage (maîtres E), des enseignants en charge des problèmes d'adaptation (maîtres G) à l'école et des psychologues scolaires. La réforme Darcos prévoit de supprimer à terme les RASED et de transférer l'aide spécifique apportée par ce dispositif aux enseignants qui seront alors chargés de deux heures d'aide personnalisée par semaine. Ceux qu'on appelle 'les désobéissants' refusent d'appliquer cette aide personnalisée en signe de protestation contre la suppression des RASED.
9h30. Petit-déjeuner revendicatif à l'école Robert Doisneau (Lyon 1er). Partage convivial entre parents d'élèves et enseignants ce matin. Bruno Darmon, enseignant de CE1, explique que "le mouvement tend à s'essouffler et on n'est pas entendus. Ici, nous avons toutes les journées de grèves, on passe pour des éternels grévistes. D'où l'idée d'un service maximum d'accueil". La grève et la manifestation traditionnelle ne payent plus. Les grévistes cherchent désormais des modes d'actions innovants, et populaires. D'autant qu'en ces temps difficiles pour le pouvoir d'achat, un jour de grève coûte 90 euros sur la fiche de paie d'un enseignant.
9h. Assemblée Générale de secteur de l'éducation à Vaulx-en-Velin. Une conférence de presse est prévue à 12h devant le centre Charlie Chaplin sous la forme d'un rassemblement pique-nique.
8 mars à 23h11. Communiqué de presse annonçant la création d'un comité anti-blocage à Lyon II. Sur le campus de Bron, il a été décidé de bloquer le site uniquement les jours de manifestation. En revanche, sur le campus des quais, le blocage est effectif depuis une semaine environ. Le comité anti-blocage a déposé un référé devant le tribunal administratif de Lyon qui a été rejeté.
Marine Badoux, Laurent Burlet, Slim Mazni, Stéphanie Ména et Paul Terra
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