À l’occasion de la Journée internationale des droits humain le 14 décembre dernier, la Ville de Lyon a remis la citoyenneté d’honneur à cinq personnalités engagées.
Le 14 décembre dernier à l’occasion de la Journée internationale des droits humains, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a remis la citoyenneté d’honneur à cinq personnalités engagées en faveur des droits humains, parfois au péril de leur vie. Depuis 2021, ce titre honorifique met en avant les situations et les combats menés par ces citoyens.
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Portraits des cinq citoyens d’honneur
Militante afghane et chercheuse en immunologie à l’Université Claude Bernard Lyon 1, Muzhda Haem Rahimi est l’une des cinq personnalités mises à l’honneur. Originaire de Kaboul, Muzhda Haem Rahimi est la première femme à être nommée en 2019 vice-doyenne de le Faculté de Pharmacie de Kaboul. Avec le retour des talibans en Afghanistan, elle devient, par son statut de femme, une cible et doit s’exiler au Pakistan. Elle arrive finalement à Lyon en 2022 et entame son doctorat à l’Université Lyon 1.
Parmi ces citoyens d’honneur, deux d’entre eux se trouvent actuellement emprisonnés pour leur combat. C’est le cas de Sonia Dahmani, une avocate tunisienne et militante des droits humains qui a souvent dénoncé des faits de racisme, l’engorgement des prisons en Tunisie et le traitement des prisonniers politiques. Elle est poursuivie par la justice de son pays en février 2024 avant d’être jugée en septembre dernier et condamnée. Elle risque encore aujourd’hui jusqu’à quarante ans d’emprisonnement. Une seconde personnalité, dont l’identité est tenue secrète pour des raisons de sécurité, sera mise à l’honneur à sa libération, notamment pour son engagement face au pouvoir après les élections frauduleuses de 2020 au Bélarus.
Écrivain, journaliste, philosophe, poète, enseignant et militant écologiste brésilien, Ailton Krenak a reçu la citoyenneté d’honneur le 14 décembre pour son combat pour la reconnaissance des personnes autochtones et de leurs droits au Brésil. Lui-même autochtone, Ailton Krenak a dû à l’âge de 9 ans quitter son peuple krenak après que les terres ont été réquisitionnées par les autorités.
Un titre posthume
La journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh a, elle aussi, reçu à titre posthume ce titre honorifique. Reconnue comme l’une des plus grandes journalistes du Moyen-Orient, elle a été tuée par des tirs de l’armée israélienne le 11 mai 2022 alors qu’elle couvrait un raid israélien dans le camp de Jénine. Pour avoir couvert à de nombreuses reprises le conflit israélo-palestinien, Shireen Abu Akleh a été très souvent la cible de menaces et d’intimidations de la part de l’armée israélienne.
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