Dans une lettre adressée à l'hebdomadaire Le Point, Michel Neyret, l'ex-commissaire de la PJ lyonnaise, rappelle avec ironie que l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant, condamné à un an de prison pour enrichissement personnel dans le cadre de ses fonctions, lui avait donné une leçon d'exemplarité en 2011.
La vengeance est un plat qui se mange froid. Michel Neyret, l'ancien numéro deux de la police judiciaire de Lyon, a envoyé une lettre à Claude Guéant, son ancien ministre de l'Intérieur actuellement incarcéré à la prison de la Santé à Paris. Michel Neyret, dans sa lettre révélée par l'hebdomadaire Le Point, note que Claude Guéant était venu à Lyon lui donner "une leçon d'exemplarité" en octobre 2011 "devant les fonctionnaires de la police judiciaire.
Une décennie plus tard, Claude Guéant n'est plus dans le même rôle. Il a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme, ainsi qu’à 75 000 euros d’amende pour s’être enrichi personnellement en puisant dans le budget du ministère de l’Intérieur. C’est en vertu de la révocation de son sursis qu’il vient d’être emprisonné, il ne remboursait pas assez rapidement son amende. "Je ne suis pas homme à me réjouir de l’emprisonnement d’un autre, mais", commence l’ancien grand flic lyonnais dans sa lettre.
Neyret rappelle aussi que lui n'a jamais été condamné à verser une amende, malgré sa peine de prison effectuée à la prison de la Santé entre octobre 2011 et mai 2012. En 2018, l'ex-flic avait été condamné à quatre ans d’emprisonnement, dont dix-huit mois avec sursis, mais la justice n’a pas retrouvé d’éléments démontrant un enrichissement personnel. Ce qui lui permet d'adresser cette autre pique à l'ancien ministre de l'Intérieur. "Bien que poursuivi pour corruption, aucune des instances judiciaires n’a prononcé d’amende à mon encontre, chose très inhabituelle, vous en conviendrez, dans une affaire de corruption, estimant sans doute que, si mes méthodes de travail avaient été hors la loi, la recherche d’un enrichissement personnel n’avait jamais été mon mobile, contrairement à cette idée que la haute administration avait tenu à répandre auprès de la population".
2011 / 2021 Le retour de bâton !