Kem One en redressement judiciaire : le compte à rebours a démarré

Le Tribunal de Commerce de Lyon a placé la société Kem One en redressement judiciaire ce mercredi 27 mars. Le groupe dispose à présent de 6 mois pour trouver un repreneur. Le groupe Klesch, a été dessaisi de la gestion de l’entreprise, confiée à un administrateur judiciaire. Dans la région lyonnaise et l'Ain, 700 emplois sont toujours menacés.

Même si elle semblait acquise, la décision du tribunal de Commerce de Lyon a été vécue comme un soulagement pour les employés de l'entreprise pétrochimique Kem One. "Nous sommes satisfaits d'avoir la possibilité de travailler à un nouveau projet industriel", indique Salavatore Vicari, coordinateur CFDT du groupe Kem One.

Six Mois, c'est le temps dont dispose désormais l'ancien pôle vinylique du groupe français Arkema pour trouver un repreneur. C'est aussi la durée maximale dans ce genre de procédure. Arkema a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne reprendrait pas son ancienne filiale, laissant au PDG Gary Klesch, le soin de "prendre ses responsabilités".

Mais le tribunal de commerce en a décidé autrement. Si Gary Klesch reste bien propriétaire de l’entreprise, sa gestion entière est désormais confiée à un administrateur judiciaire, Bruno Sapin, à qui il incombera d’amorcer un redressement de l’entreprise et de dénicher un futur repreneur. Il sera épaulé par deux experts judiciaires, chargés de l'assister dans sa gestion du groupe et de comprendre les flux financiers de l’entreprise.

"On a jamais pu avoir un bilan exact des comptes de la société"

Car le point le plus sombre du dossier Kem One reste la gestion opaque de son PDG Gary Klesch. Des comptes bancaires auraient été créés hors de France, à Malte et à Jersey, et des mouvements de fonds suspects entre différentes sociétés du groupe auraient été descellés, selo les syndicats. Pour Salvatore Vicari, confier la gestion de l'entreprise à un administrateur judiciaire permettra déjà de faire le point sur la situation de la société. "On a jamais pu avoir un bilan exact des comptes de la société. Il est temps qu'une enquête vienne éclairer la situation du groupe."

Plus inquiétant selon lui,le fait que seule la partie amont de la société soit sujette à une restructuration : la Kem One SAS (production) et non la partie aval Kem One Innovative Vinyls SAS (transformation). "Dans le cadre d'un restructuration, on souhaite que ce soit le groupe dans sa totalité qui soit concerné et que Arkema finisse par reprendre le groupe dans son ensemble."

Pour ce qui est d'un repreneur éventuel, les syndicats du groupe pétrochimique n'ont pour l'instant aucune piste. 1 800 salariés pourraient être touchés par un plan de licenciement, dont 700 dans la région lyonnaise et l'Ain. En attendant, tous les sites Kem One continuent de fonctionner. "Les salaires restent professionnels, on doit continuer à satisfaire nos clients" conclut Salvatore Vicari.

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