Les étudiants taïwanais étaient aussi présents place St Jean, mardi après-midi. En cause, l'accord de coopération économique passé avec la Chine, que les Taïwanais rejettent en bloc, aussi bien sur la forme que sur le fond. De violentes manifestations ont lieu à Taipei depuis plus d'une semaine, loin des écrans de télévision occidentaux.
« La façon dont ils l'ont fait, ce n'est pas démocratique. » Une jeune étudiante taïwanaise distribue des tracts, place St Jean, pour que soit entendu le message de ses compatriotes. Voilà plus d'une semaine que des manifestations sont sévèrement réprimées, à Taïwan, dans l'indifférence générale. Dans les rues, on dénonce l'accord commercial sur les services, qui représentent 70% du PIB taïwanais, conclut avec Pékin. « Un tel accord sur un secteur aussi important de Taïwan amplifierait la dépendance et la soumission de Taïwan à la Chine » peut-on lire sur les tracts. Mais surtout, c'est l'absence de transparence et de consultation publique qui a mis le feu aux poudres. « Le gouvernement a décidé de faire passer cet accord dans la plus grande discrétion. (…) Ce passage en force s'ajoutait de plus à un mécontentement grandissant dans la société civile contre le gouvernement de Kuomintang » expliquent les contestataires. Le gouvernement taïwanais rejette toujours en bloc les accusations d'atteinte à la démocratie. L'île de Taïwan a toujours été considérée comme une partie de la Chine par Pékin.