L'avenir de l'usine lyonnaise SITL se joue ce vendredi. A 14h30, le tribunal de commerce de Lyon prononcera, soit la reprise de l'usine, soit la liquidation judiciaire. Une mise en délibéré n'est pas exclue. Retour sur les points chauds du moment.
La reprise
Dans cette story à l’américaine, les coups de théâtre se sont multipliés ces derniers jours. Mardi, l’industriel isérois Emmanuel Delepoulle, dont l’offre de 30 millions d’euros avait le soutien d’un fonds d’investissement d’Abu Dhabi, a jeté l’éponge. Aujourd’hui, un seul repreneur reste encore en lice : l’américain Cenntro Motors Corporation. Le groupe est spécialisé dans la fabrication et la commercialisation de véhicules légers utilitaires. Hier, le commissaire au Redressement productif, Simon-Pierre Eury, a apporté son soutien dans une lettre adressée au procureur de la République du tribunal de Grande Instance de Lyon. Dans l’histoire, Cenntro apporterait 15 millions d’euros pour faire de l’usine sa plate-forme européenne, selon des sources syndicales. Il reprendrait également la fabrication de filtres pour le traitement des eaux des stations d’épuration, une des autres activités de STIL. Cenntro Motors, qui emploie déjà 5 000 salariés dans le Nevada et dans une usine de moteurs en Chine, dit vouloir garder 395 salariés.
Collectif des 130
Le revirement d’Emmanuel Delepoulle est lié à l’action d’un collectif de 130 salariés, conduit par la CGT et représenté par Me Fiodor Rilov, avocat très engagé, qui était déjà aux côtés des ouvriers de Continental à Claireroix (Oise) et Goodyear à Amiens (Sommes). Le collectif a introduit une action en justice visant à faire annuler pour fraude la vente, le 4 novembre 2011, de leur usine par Fagor. Si cette action aboutit, les salariés pourront récupérer des primes de licenciement.
Le terrain
Ce terrain de 6,5 hectares, propriété de FagorBrandt, a fait l’objet d’une proposition d’achat par le Grand Lyon. Mercredi, le juge commissaire à la liquidation judiciaire de FagorBrandt, a rendu son ordonnance. Elle autorise la cession du site de Gerland au Grand Lyon au prix de deux millions d’euros. Toutefois, l’ordonnance ne pourra pas s’appliquer avant le 14 juin prochain, une fois le délai de recours de 10 jours. En revanche, aucune information n’a encore filtré sur le montant du loyer demandé par la Communauté urbaine au futur occupant.
Ce matin, les différents collèges du Comité d'Entreprise ont voté pour indiquer s'ils étaient ou non favorables à l'offre de Cenntro. Le résultat est sans appel: seule la CFE-CGC, qui représente le collège des cadres, a voté favorablement. Les autres votants (SUD et CGT du collège ouvrier et FO), cinq voix au total, se sont abstenus.
Article modifié à 14heures.