Actuellement, je pense que tous les partis écologistes d'Europe revendiquent leur appartenance à la gauche. En tous cas pour les partis qui s'appellent Les Verts, c'est à dire les partis écologistes qui ont le plus d'adhérents. Il existe des partis ou des mouvements qui se disent " ni à gauche, ni à droite, mais ailleurs ". Si cela vous rappelle quelque chose, ce n'est pas étonnant. C'était le slogan de Monsieur Antoine Waechter, l'un des fondateurs des Verts en France, candidats aux élections présidentielle dans les années 80. Il a quitté depuis le parti pour former le Mouvement Ecologique Indépendant. Et oui, l'écologie n'a pas toujours été à gauche, et n'est toujours pas totalement à gauche aujourd'hui. Il existe une poignée d'irréductibles qui pensent que l'écologie n'appartient à aucun parti qui pencherait d'un côté ou d'un autre de l'échiquier politique.
Si on posait la question différemment maintenant : L'écologie doit-elle être à gauche ? Ma réponse est : Non, pas forcément. Et d'ailleurs, c'est aussi la réponse du Président Sarkozy qui a été l'instigateur du Grenelle de l'Environnement. Je note au passage que Le Président Sarkozy n'a pas récupéré que les vertus écologistes. Il a également récupéré toutes les " bonnes " idées dans l'air du temps : le nationalisme du Front National, l'ouverture de l'UDF (devenu MODEM), le Guy Môquet du Parti Communiste,... Mais ce n'est pas le sujet. Pour en revenir à la question de l'écologie et de la gauche, on pourrait croire effectivement que la volonté de protéger l'Homme et son environnement, un adage des Verts, est plus légitimement ancré à gauche. Peut-être oui... Mais les écologistes n'ont pas le monopole du " vert " après tout. A l'instar des Socialistes qui n'ont pas le monopole du " cœur " - pour reprendre la petite phrase assassine de Monsieur Valérie Giscard d'Estaing à l'encontre de François Mitterrand lors du débat présidentiel d'entre les deux tours en 1981. Certes, les adhérents des Verts ont voté très majoritairement à gauche au second tour de la dernière élection présidentielle. Mais franchement, Madame Ségolène Royale en aurait-elle fait autant que Le Président Sarkozy pour l'écologie à l'heure qu'il est. Je ne crois pas.
Ma recommandation pour tous les partis écologistes de France et de Navarre, c'est de se positionner : et à droite, et à gauche et au centre, c'est à dire, selon les cas, du côté du pouvoir qui accordera le plus d'importance à l'écologie dans son programme ou ses réalisations. Personnellement, si j'étais candidat Vert, je ne verrai aucun inconvénient à m'allier au second tour d'une élection avec un candidat de droite, si j'avais de bonnes raisons de penser qu'il agirait plus en faveur de l'écologie que le candidat de gauche. L'engagement de principe rigide à gauche, de la plupart des partis écologistes, cela me dérange fortement. Et je pense que cela dérange une majorité d'électeurs. Je pense que les écologistes doivent se positionner comme des experts de l'écologie (ce qu'ils sont réellement) prêts à exercer le pouvoir avec des gens de gauche, de droite et du centre. Suite au Grenelle de l'Environnement en particulier, le positionnement des écologistes doit être à mon avis le suivant : " Pacte Ecologique de Nicolas Hulot, Grenelle de l'Environnement, Et maintenant ?... Continuons le travail : donnons plus de chance au plein emploi écologique ! Employons toutes nos nouvelles énergies pour mettre du vert au cœur des villes. ". Les écologistes doivent revendiquer leur expertise pour trouver et mettre en œuvre des idées qui créeront des emplois au service des Hommes et de son environnement. Les écologistes doivent prouver que l'écologie n'entraîne pas la perte d'emplois mais bien au contraire qu'elle en crée, avec en plus un bénéfice pour la santé publique. Car, la santé publique ne l'oublions pas, c'est la finalité concrète de la protection de l'Homme et de son environnement. En résumé : expertise, emploi et santé publique ; c'est à la fois un enjeu majeur de société et une légitimité " naturelle " pour les écologistes ; et c'est donc, à mon avis, l'axe de communication que les écologistes doivent adopter lors de la prochaine campagne électorale.
Marc Vachon est militant écologiste et Consultant en Innovation Participative et Citoyenne (NDLR)