Une semaine après l'explosion d'un colis-piégé, qui a fait 13 blessés à Lyon, et alors que le principal suspect est interrogé par le Sous-direction anti-terroriste, toutes les victimes sont sorties de l'hôpital, assure l'adjoint à la Sécurité de Gérard Collomb, Jean-Yves Sécheresse.
Des projections au niveau des membres inférieurs. Les blessures subies par les 13 victimes de l'explosion du colis piégé, rue Victor Hugo, vendredi dernier, apparaissent légères, au vu des attentats perpétrés sur le sol français ces dernières années. A ce jour, toutes sont sorties de l'hôpital selon l'adjoint en charge de la Sécurité à la Ville de Lyon, Jean-Yves Sécheresse. "J'ai rencontré une victime à l'hôpital Saint-Luc Saint-Joseph dont la soeur était opérée pour extraire les petits morceaux de ferraille ou de plastique qui se sont incrustés dans les plaies et pourraient causer des soucis s'ils progressaient", explique-t-il. Idem pour un patient marseillais hospitalisé à Edouard Herriot.
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Des blessures physiques minimes donc, mais qui auraient pu être bien plus graves, si la charge d'explosif avait été plus importante. "Sur la vidéo-protection, on voit qu'au moment de l'explosion, dans le seul champ de vision de la caméra et sur un rayon de 10 à mètres, il y a 20 à 25 personnes", remarque Jean-Yves Sécheresse.
"Projections à hauteur d'enfants"
Pourtant, le criminologue, Alain Bauer estime que le mode opératoire empêchait une explosion de plus forte ampleur. "Le TATP étant très instable, si la charge était plus importante, le suspect aurait pris le risque que le colis lui explose à la figure", explique le professeur au conservatoire des arts et métiers de Paris. Le fait que le colis piégé a été placé près du sol, sur un bloc de béton a aussi atténué l'importance des blessures, qui auraient pu être beaucoup plus graves si elles avaient touché les victime à hauteur de la tête par exemple. "Les projections étaient à hauteur d'enfants", observe Jean-Yves Sécheresse. Deux fillettes ont d'ailleurs été blessées.
Appel à témoin
L'adjoint à la Sécurité souligne le sang-froid des Lyonnais durant un week-end de traque (lire ici) qui a abouti à l'arrestation du principal suspect lundi matin, dans le 7e arrondissement de Lyon. Un arrestation que Jean-Yves Sécheresse a pu voir... sur les bandes de vidéo-surveillance. Bandes qui ont d'ailleurs été au coeur de l'enquête, et de la polémique. Nombreux ont été ceux qui pointaient le week-end dernier la qualité médiocre de l'image du principal suspect diffusée par la police dans son appel à témoin. "Dans ces cas-là, nous agissons sur réquisition et donc dans un timing précipité, défend Jean-Yves Sécheresse. Nous transmettons les image à la police sur un support CD. Les images sont ensuite dupliquées plusieurs fois et l'image publiée semble être un capture d'écran, ce qui explique la perte de qualité, largement inférieur à l'image d'origine. Sans compter que la caméra à l'origine de l'image balaye toute la largeur de la rue Victor Hugo, avec Bellecour en fond, or que lorsque l'on zoome, on perd en qualité".
Le suspect revient sur les lieux
Des bandes de vidéo-surveillance qui ont par ailleurs permis de suivre le suspect tout au long du week-end. Après avoir perdu sa trace à l'est du Rhône, la police le retrouve sur les berges en direction du sud, dans le secteur de Confluence. De quoi orienter les enquêteurs vers les villes de La Mulatière et Oullins, où ils retrouveront sa trace. Le suspect qui est à nouveau repéré le lendemain devant le musée des Confluences, alors qu'il retourne sur les lieux de l'explosion. "Il est habillé comme des centaines de jeunes à Lyon mais on le repère grâce à son coup de pédale, explique l'adjoint à la Sécurité. Quelqu'un qui cadence sur un vélo à assistance électrique, ça va très vite, et les agents sont habitué à remarquer cela".
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Retourner sur les lieux du crime, "un tropisme classique", selon Alain Bauer. "Beaucoup de criminels adorent voir ce qu'il s'est passé, explique le criminologue. Il y a toujours ce genre de phénomène. Les criminels ne sont pas tous des génies du mal et cela fait partie critères qui permettent de les repérer, encore plus facilement avec les moyens technologiques actuels"